Culture & Histoire
L'HYMNE : Advance Australia Fair
Advance Australia Fair (Avance belle et juste Australie) est depuis 1984 l'hymne national de l'Australie. Il a été composée par Peter Dodds McCormick.
La plupart du temps seule la première strophe est entonnée. Une deuxième strophe est parfois ajoutée, pour les grandes occasions.
Avant d'être adopté comme hymne officiel australien, Advance Australia Fair a été largement utilisé en de nombreuses occasions. Par exemple, l' Australian Broadcasting Commission (Office national de radio-diffusion australien), a utilisé cet hymne pour annoncer son journal jusqu'en 1952. L'hymne était également joué au début et la fin de certains événements officiels.
En 1973, le gouvernement Whitlam décida que le pays avait besoin d'un hymne représentant l'Australie de manière « spécifique », c'est-à-dire distinct de l'hymne générique God Save the Queen de la Grande-Bretagne et du Commonwealth. Il lança donc un concours public pour trouver un tel hymne. L' Australian Council for the Arts (Conseil des Arts australiens) fut chargé d'organiser le concours qui prit le nom deAustralian National Anthem Quest (Quête de l'hymne national australien). Le concours se déroula en deux étapes : une première pour définir les paroles puis une suivante pour la musique ; chacune gratifiée d'une récompense de cinq mille dollars australiens pour la proposition gagnante. Sur recommandation du Conseil des Arts, aucune des propositions ne fut jugée décisive, aussi le concours s'acheva par la seule nomination de trois propositions émergentes : Advance Australia Fair, Waltzing Matilda et Song of Australia.
Advance Australia Fair émergea du lot lors d'un sondage d'opinion effectué en 1974 par le Bureau Australien des Statistiques auprès de 60 000 nationaux.
Enfin, en 1977, en même temps que le référendum sur l'émancipation nationale, un plébiscite national désigna l'hymne national : Advance Australia Fair obtint 43,6 % des voix, devançant largement les autres alternatives : Waltzing Matilda (28,5 %), Song of Australia (9,7 %), et l'hymne alors en vigueur God Save the Queen (18,7 %).
Advance Australia Fair fut donc adopté comme hymne national le , par une décision du gouvernement travailliste de Bob Hawke et par une proclamation du Gouverneur général Sir Ninian Stephen.
Aborigène, la culture du rêve
Peut-être appartenant à la plus ancienne culture au monde, les Aborigènes d’Australie forme une toile nébuleuse de traditions et de mythes religieux, découpée en plusieurs centaines de langues et tribus. Leur religion, basée sur le rêve, donne une importante capitale à la terre, au cœur de l’identité aborigène. En plus d’une peinture de réputation internationale, les Aborigènes tentent également d’exister au niveau littéraire, musical et cinématographique.
Les chants du désert, 400 tribus et le temps du rêve
Le monde était autrefois le néant. Les choses et les êtres n’existaient pas. L’univers était immatériel et spirituel : c’était le Temps du rêve. Baiame, le dieu unique, le créateur, engendre alors les ancêtres. Sous la forme d’êtres humains, d’animaux ou de plantes, ils parcourent le désert, et créent le monde en le rêvant. Chaque site qu’ils touchent, qu’ils franchissent, chaque événement qu’ils vivent, deviendra un mythe et un vers sacré. Le Temps du rêve va progressivement se dissiper. Et les ancêtres vont se retirer. Mais leur esprit reste toujours présent.
Répartis en tribus, les Aborigènes se distinguent par la langue et le territoire. Il y aurait encore aujourd’hui plus de 400 tribus aborigènes en Australie. Chaque tribu est la propriétaire d’une terre, bien délimitée. Leurs tailles sont variables, les plus importantes, comme les Warlpiri ou les Aranda, regroupent plusieurs milliers de personnes. Chaque tribu possède ses propres lois et mythes, ce qui fait qu’il est difficile de réunir et d’étudier les Aborigènes dans leur ensemble, dû à la complexité, la singularité et le secret de chaque ethnie. Cependant, les points communs existent et s’entrechoquent : la fin d’un rêve est le commencement d’un autre. Les connexions, telle une toile d’araignée sociologique, sont partout.
La religion aborigène est teintée de métaphysique. Elle est liée au rêve, un chemin que tracèrent les ancêtres durant le Dreamtime (le Temps du rêve). Chaque tribu possède donc le rêve de son ancêtre, Kangourou, Emeu, Wallaby, Serpent… Ce rêve est un sentier bien terre-à-terre, que membres de la tribu se remémorent en se le transférant d’ancien en initié, par le chant. Chaque étape du sentier est un couplet, chaque site, un vers, et chaque évènement vécu par l’ancêtre se trouve dans ce « chant des pistes ». Le chant décrit ainsi la terre sacrée d’un Aborigène. L’anthropologue-écrivain-voyageur anglais, Bruce Chatwin, dans Le chant des pistes, explique : « La totalité de l’Australie pouvait être lue comme une partition musicale […] Une phrase musicale décrivait – par exemple – les déplacements des pieds de l’ancêtre.
Dans le rêve, l’art tient une place essentielle. Là encore, l’art est lié à la terre. Les Aborigènes que l’on voit dans les rues d’Alice Springs, peignant à même le sol, dessinent leurs rêves. Chaque point, rond, forme, décrit un morceau de piste du rêve. Pour exemple, un rond bleu est un lac qu’aurait franchi l’ancêtre. Un « U » représente l’homme, les pointillés, le sentier. Un tableau aborigène, en plus d’être coloré et d’une valeur très estimable pour les collectionneurs, est donc aussi une carte précise et topographique d’une partie de l’Australie. Lors des rites sacrés, moins nombreux qu’auparavant, mais toujours bien présents, les Aborigènes se peignent le corps et le visage, les couleurs et les motifs variant selon la tribu, selon la manifestation, selon le rêve.
Plusieurs sites possèdent un énorme symbolisme pour tous les Aborigènes d’Australie. Dans le Territoire du nord, le Kakadu National Park renferme le plus grand nombre de peintures rupestres du pays, pour un site habité par les hommes depuis plus de 40 000 ans. Sur le rocher d’Ubirr, des peintures datées de dizaines de milliers d’années, des légendes de kangourous géants et de guerres intertribales, ornent les parois. Au centre du pays, Uluru est un rocher sacré pour les tribus Pitjantjatjara et Yankunytjatjara, car traversant une piste de rêve, et attire des centaines de milliers de visiteurs chaque année. Avec le Kakadu, le parc national Uluru-Kata Tjuta est ainsi l’un des deux sites australiens reconnus au Patrimoine culturel de l’Unesco. (voir ci-dessous)