CANBERRA
L’emplacement même de cette étonnante capitale nationale fut choisi dans cette notion de compromis : Canberra a été érigée entre Melbourne et Sydney, bien qu’un tant soit peu plus près de cette dernière. Canberra ne fait pourtant pas partie de l’état du New South Wales. Afin de préserver sa neutralité, la ville se situe au creux de sa propre enclave d’indépendance, l’Australian Capital Territory. D’une superficie de 2358 km², il s’agit là du plus petit territoire d’Australie, et en dehors de Canberra et ses banlieues, il ne se compose vraiment que du grand parc national de Namadgi, extrémité nord des Alpes australiennes.
Cette situation rurale fait de Canberra une ville qui n’a rien d’une métropole aussi urbanisée et cosmopolite que les capitales d’état, mais plutôt un air de grand bourg provincial moderne : à seulement 350.000 âmes, Canberra n’abrite même pas 10% de la population de Sydney. Par conséquent, il s’agit d’une ville plus paisible et détendue, où la part belle est faite aux jardins et à la nature. Le caractère arbitraire et planifié de la conception de la ville a permis à ses architectes de s’en donner à cœur joie pour soigner une présentation aux petits oignons : de grands axes géométriques relient les différents bâtiments phares de la cité, méticuleusement étalée autour de la pièce maîtresse de son paysage, le lac Burley-Griffin.
Depuis les airs, ou même les hauteurs des collines environnantes, le design de Canberra devient immédiatement plus apparent : tels des pattes d’araignées, plusieurs axes routiers majeurs s’échappent du cercle de Capital Hill, ronde et verte colline surmontée par l’étrange silhouette du parlement. Le plus important de ces axes, Commonwealth Avenue, s’élance alors d’une rive à l’autre du lac pour rejoindre le rond-point du City Circle, noyau du centre-ville. D’un côté comme de l’autre, les rues s’étendent en cercles concentriques autour de ces points névralgiques. Des touches de vert omiprésentes sous forme de parcs et pelouses agrémentent l’ensemble, et piétons comme cacatoès y profitent de la fraîcheur ombragée des arbres.
Mais ce qui fait véritablement la force et la renommée de Canberra auprès de ses visiteurs, c’est son aspect culturel.Amateurs d’art, de politique, d’Histoire ou encore de science seront ici aux anges grâce à un impressionnant éventail de musées, galeries et bâtiments notables.
D’entre tous, c’est le National Museum of Australia qui tire en premier son épingle du jeu, et dont les expositions aussi ludiques qu’intéressantes pourront à juste titre attiser la curiosité de tous. Construit sur les rives du lac Burley-Griffin en 2001, le musée national se distingue d’emblée par son architecture atypique dans laquelle on retrouve indiscutablement la patte Canberra : les grands arceaux colorés qui accueillent les visiteurs dans la cour n'en sont que le début. A l’intérieur, le musée expose une impressionnante collection d’informations et d’artefacts sur la géographie, l’histoire, la faune et la flore du continent, et met également l’accent sur l’aspect humain et multiculturel de la civilisation australienne. L’un dans l’autre, une longue journée passée au National Museum of Australia vous permettra d’acquérir une solide base de connaissances sur le pays, toile de fond idéale à de futures découvertes sur le terrain.
Un autre site culturel incontournable à Canberra est l’Australian War Memorial, qui se dresse au bout de la longue ligne droite d’Anzac Parade. Un nom d’avenue qui n’a pas été choisi au hasard : ANZAC est un acronyme signifiant Australian and New Zealand Army Corps. En Australie, Anzac Day est un jour de fête nationale célébré chaque année le 25 avril en l’honneur de la bataille de Gallipoli, Turquie, au cours de la première guerre mondiale. Car il faut savoir que malgré son éloignement géographique, l’Australie a bel et bien pris part aux conflits des deux guerres mondiales du côté des forces alliées, et aujourd’hui encore tous les bons citoyens sont fiers de leurs soldats, surnommés « diggers ». C’est en leur honneur qu’a été érigé l’Australian War Memorial, où vous pourrez en apprendre davantage sur le passé militaire des australiens.
De l’autre côté du lac, sur la rive sud, vous pourrez diluer un peu de douceur dans ce monde de brutes en visitant la National Gallery, où reposent des milliers d’œuvres d’art. Peintures en provenance des quatre coins du monde – notamment, d’Australie et du Pacifique – composent l’essentiel de cette vaste collection, secondées par une sélection de sculptures, de photographies et d’artisanat. L’occasion de revisiter ses classiques, de Cézanne à Monet et de Pollock à Warhol, mais également de débuter sa culture en matière d’art aborigène, qui est sans doute la plus grande force de la galerie, et offre le plus de dépaysement.
Voisin de la galerie, le Questacon ravira les savants fous en herbe avec ses expositions interactives sur la science et la technologie, à tel point qu’on pourrait presque le qualifier de moitié musée, moitié parc d’attraction : une sortie particulièrement populaire auprès des familles… et des grands enfants. Dans la même lignée le centre de découverte du CSIRO (Australian Commonwealth Scientific and Research Organization), toujours à la pointe des nouvelles découvertes australiennes, dévoile des informations sur ses recherches en matière d’énergie verte, de biodiversité ou encore de changement climatique.
Un peu excentré par rapport au cœur de la city, le centre du CSIRO se trouve au pied de Black Mountain – ce nom un tantinet optimiste désigne en réalité une grande colline qui accueille sur ses pentes boisées les jardins botaniques de Canberra. La végétation australienne endémique se taille ici la part du lion, et les allées serpentent entre eucalyptus et acacias, en passant par le mince goulet dont les replis accueillent un échantillon de forêt pluviale. Dans les arbres, des perroquets rouges et bleus, les crimson rosellas (ou perruches de pennant, en bon français), observent les passants d’un air curieux, et parfois les hèlent d’un cri aigu. A terre, c’est la robuste silhouette des dragons d’eau, de grands lézards dont l’aspect épineux dément le caractère inoffensif, qui se faufile de buissons en buissons. Libres et sauvages, ces animaux sont des habitants communs de la nature environnante, qui ont de leur propre chef choisi d’élire domicile dans le havre des jardins.
Canberra connait des étés chauds et secs, des hivers froids et ses records historiques de températures s’étalent de -10° à 42° ! Sa proximité aux montagnes entraîne qui plus est un temps changeant, et l’on s’aperçoit bien vite que Canberra pourrait aisément concurrencer Melbourne sur sa réputation de ville aux quatre saisons en une seule et même journée.
Cette déroutante météo ne décourage toutefois pas les habitants de Canberra de passer du temps à l’air libre, et quelques grands événements annuels permettent d’unifier les aspects naturels et culturels de la cité – car que serait Canberra sans ses festivals ?
Les festivités s’enchaînent rapidement en début d’année, avec trois festivals en autant de mois. A la mi-février, c’est leNational Multicultural Festival (cette année, du 11 au 13 février) qui ouvre le bal en célébrant la musique et les danses du monde entier, des îles du Pacifique à la Grèce en passant par la Turquie et bien sûr des groupes aborigènes traditionnels. En mars (cette année, du 11 au 20) c’est le Canberra Festival qui prend le relais : après avoir fêté le monde entier, il est temps de faire honneur à la ville elle-même. Pour l’occasion, les manifestations incluent concerts et feux d’artifice à Commonwealth Park, lancement de dizaines de montgolfières dans les cieux de la capitale, compétition de courts-métrages et cérémonie décernant un prix au citoyen de l’année. Les célébrations se poursuivent en force à la fin avril (cette année, du 21 au 25) lors du National Folk Festival où chanteurs, danseurs, poètes et conteurs viennent faire vibrer les scènes d’Exhibition Park. Le dernier événement majeur de l’année intervient au printemps (cette année, du 17 septembre au 16 octobre) et offre calme et repos après toute l’énergie dépensée à faire la fête : Floriade est un festival des fleurs où bourgeons et pétales envahissent Commonwealth Park par millions pour le plaisir des yeux. Mais comme le repos n’est jamais bien long, Floriade propose également musique, grande roue et marchés de nuit, le tout dans le cadre de ses jardins fleuris !
DARWIN
Loin au nord du continent australien, les premiers habitants de la région étaient les aborigènes Larrakia. Mais là où l’histoire de Darwin diffère de celle du reste de l’Australie, c’est que les premiers étrangers à poser pied sur ces terres n’étaient pas les européens mais les indonésiens ! Venus du Sulawesi, les pêcheurs indonésiens menaient leurs pirogues jusque dans les eaux australiennes en quête du précieux trepang, ou concombre de mer. Une spécialité culinaire très recherchée par les asiatiques, qui lui prêtent des propriétés aphrodisiaques ! Dès lors, des relations commerciales basées sur le troc s’établissent entre aborigènes et indonésiens, ces derniers offrant tissu, tabac, riz, alcool et couteaux en échange de main d’œuvre et du droit d’exploitation des eaux. Bien que cette relation ne soit pas toujours heureuse, du fait de l’introduction de nouvelles maladies ou de rafles pratiquées sur les femmes locales, elle demeure majoritairement pacifique et se pérennise.
Les premiers européens à naviguer les eaux de la région sont quant à eux en provenance directe des Pays-Bas, et aujourd’hui encore il reste trace de leur passage dans les drôles de noms donnés à certains lieux : notamment Groote Eylandt, qui loin d’être un obscure borborygme signifie simplement « grande île » en néerlandais ! Il faudra toutefois attendre de nombreuses années supplémentaires avant que l’intérêt européen pour la région ne se développe, avec l’arrivée des colons britanniques. En 1839, le lieutenant John Lort Stokes est le premier anglais à prendre connaissance de ces terres. Son navire ? Le célèbre HMS Beagle qui, lors de son précédent voyage, avait pour passager le naturaliste Charles Darwin ! De 1831 à 1836, Stokes et Darwin avaient sillonné les océans en passant par l’Amérique du Sud, les Galápagos, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, un impressionnant parcours qui permit au jeune scientifique d’écrire son fameux livre, L’origine des espèces, et ainsi poser les fondements de la théorie de l’évolution. Darwin lui-même n’aura touché terre australienne qu’à Sydney et Hobart, mais le capitaine Stokes nommera le port de la future capitale du Territoire du Nord en son souvenir.
Pourtant, c’est sous un autre nom que Darwin débute son existence de colonie : il faudra attendre 1869 pour que George Goyder, envoyé par le South Australia, établisse ici un premier village. Il le baptise Palmerston, en l’honneur du premier ministre britannique de l’époque. Dans les années qui suivent, la construction de l’Overland Telegraph Lineà travers l’outback achève de relier Palmerston à Adelaide en termes de communications. Les travaux révèlent également une découverte de première importance : des dépôts d’or alluvial à Pine Creek, environ 200 km au sud de Palmerston ! La ruée qui s’ensuit accélérera le développement de la ville, et un chemin de fer sera établi entre Palmerston et Pine Creek. En 1911, la cité jusque lors gouvernée par le South Australia transfère son allégeance au Commonwealth, et opte alors pour changer de nom : comme son port, elle s’appelle dorénavant Darwin. Le nom de Palmerston ne disparaitra toutefois pas totalement, et sert maintenant de patronyme à une cité satellite de la capitale, centre secondaire de son agglomération.
L’avènement du 20ème siècle ne sera pas tant synonyme de progrès pour Darwin que de catastrophes : en 1942, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, la cité est bombardée par les japonais. A ce jour, il s’agit encore de l’événement militaire le plus important qui s’est jamais déroulé sur le sol australien, causant plus de 200 morts et dévastant la ville. Darwin restera la proie de dizaines de raids aériens pendant plus d’un an. Mais le pire est à venir : en 1974, ce sont cette fois les éléments qui se déchaînent contre la capitale. Le cyclone Tracy, sans doute l’intempérie la plus légendaire du pays, frappe le jour de Noël et détruit les trois quarts de la ville. Le cyclone fait une soixantaine de morts, et sur les 43.000 habitants de la ville, plus de 30.000 sont évacués d’urgence des ruines. Indomptés par la fatalité, les australiens décident très vite de reconstruire, et dès 1978 la ville achève sa renaissance en atteignant à nouveau le même nombre de résidents qu’avant le cyclone… quand bien même son apparence a bien changé !
Le climat tropical dans lequel baigne Darwin fait son plus grand attrait autant que son principal défaut. Ici, l’année n’est pas divisée en 4 saisons comme dans les zones tempérées dont nous avons l’habitude. A la place, une seule distinction : saison sèche, le Dry, et saison humide, le Wet. Les températures sont chaudes toute l’année, et ne descendent jamais en dessous de 10° - même la nuit, même en « hiver » ! La saison sèche est la période la plus favorable aux activités touristiques : de mai à septembre, les précipitations sont faibles et les températures oscillant entre 20° et 30° sont idéales. En octobre, la chaleur monte d’un cran et les averses deviennent plus fréquentes. La saison humide s’étend de novembre à avril, une période de mousson durant laquelle des pluies diluviennes inondent la région et coupent régulièrement la circulation. Ajoutez à cela une chaleur intense et extrêmement humide et le risque de cyclone, et vous comprendrez que durant le Wet, seuls les autochtones sont assez fous pour rester à Darwin ! Mais le Wet est aussi synonyme de renouveau pour l’écosystème local : rivières et cascades sont rechargées, étanchant la soif d’une végétation quasi déshydratée, et la saison des amours bat alors son plein dans le royaume animal. Une période d’abondance qui permettra d’affronter celle de relative disette du reste de l’année.
Le passé tragique et le climat intense de Darwin ne semblent pourtant pas parvenir à affecter le climat de la ville et les états d’âme de ses habitants, et il règne une ambiance de détente caractéristique des tropiques – un monde où la nature passe la 5ème tandis que les humains semblent vivre au ralenti ! Les français venus des DOM-TOM ne seront pas dépaysés, contrairement à leurs compatriotes métropolitains. Attention toutefois : l’Australie, réputée pour ses multiples dangers liés à la faune, justifie de faire acte de prudence ici plus que partout ailleurs. Si la baignade demeure un loisir populaire à Darwin, chaleur, ciel et eaux bleus oblige, elle est néanmoins fortement déconseillée lors de la saison humide, qui coïncide avec l’apparition de méduses mortelles. Tout au long de l’année, il faudra également se cantonner aux plages sûres et fréquentées, comme la célèbre Mindil Beach, de peur qu’une étendue de sable plus isolée ne serve de refuge aux crocodiles de mer qui habitent les côtes tropicales du continent. Il existe heureusement d’autres alternatives pour se baigner en toute sécurité toute l’année, notamment le lac Alexander de la réserve d’East Point, la piscine du parc de Leanyer ou encore le lagon artificiel de Wharf Precinct. S’étendant sur 4000 m² et capable de générer des vagues pour les amateurs de boogie board ou de chahutage, le lagon fait partie de l’un des projets les plus ambitieux de la capitale : l’aménagement de son front de mer, à deux pas du centre-ville, destiné à devenir un centre de loisirs et de plaisance, port d’attache de luxueux bateaux de croisière. Autre attraction du Wharf Precinct, l’Indo-Pacific Marine Exhibition rassemble une collection d’aquariums accueillant des espèces de poissons et de coraux représentatives de l’écosystème marin de la région. Une façon simple et accessible d’observer les espèces, communes ou rares, qui hantent les océans locaux. Visibles de jour comme de nuit, lorsque certaines créatures illustrent le fascinant phénomène de fluorescence, les aquariums sont des écosystèmes autonomes.
Loin de l’atmosphère onirique et poétique des récifs coralliens, le plein centre-ville de Darwin offre quant à lui une expérience spectaculaire de l’animal le plus emblématique du nord tropical : le crocodile marin. Crocosaurus Cove, le parc animalier entièrement dédié au reptile aquatique, propose non seulement d’observer les crocodiles dans leurs aquariums, mais aussi d’assister à leurs repas ou d’embarquer à bord d’une cage de verre qui sera alors immergée dans l’un des bassins pour un face à face sans risque. Après cette touche de sensationnalisme, il suffit d’aller flâner dans les nombreuses galeries d’art aborigène, et de prendre l’air dans le Bicentennial Park ou au cœur des jardins botaniques pour se détendre. Là poussent de nombreux arbres tropicaux : des palmiers aux baobabs en passant par les palétuviers des mangroves, le dépaysement est garanti. Mais la quintessence de la décontraction darwinienne se vit avant tout au crépuscule. Tout d’abord, en allant explorer les Mindil Beach Sunset Markets qui se tiennent tout au long de la saison sèche. Situés dans un cadre de rêve, au bord de la plage et sous les cocotiers, les marchés mélangent influences indo-asiatiques et australiennes, et les didjeridoos, peintures aborigènes et produits en cuir de crocodile y côtoient les étals des cuisiniers malaysiens, sri lankais ou thaïlandais, le tout accompagné de musique live. De l’autre côté de la ville, à la pointe sud de l’esplanade, le Deck Chair Cinema est l’autre institution nocturne de Darwin : 250 transats et une centaine de chaises face à un grand écran de plein air où la projection débute sur fond de ciel en feu et s’achève sous les étoiles. Cinéma indépendant, le Deck Chair projette aussi bien des films d’art et d’essai que des blockbusters à la mode, et tous les spectateurs sont libres d’amener leur pique-nique.
Une autre manifestation typique de Darwin est la Beer Can Regatta, qui a lieu chaque année en juillet. Vous pensiez que les habitants d’Alice Springs méritaient la palme de la loufoquerie avec leur régate sur lit de rivière asséchée ? Les résidents de Darwin, qui ne manquent pas plus d’air que d’eau, rivalisent avec cette journée toute aussi étrange où despetites embarcations entièrement construites de canettes de bière et de soda ou de cartons de lait sont jetées à la mer à Mindil Beach. Organisée par le Lions Club local, la régate fait aussi office de levée de fonds pour des projets caritatifs venant en aide aux handicapés. Plus classique, le Darwin Festival s’étale sur deux semaines au cours desquels se donnent de multiples concerts, spectacles de danse et de comédie, séances de théâtre et expositions de photographies, de peintures et d’artisanat, le tout avec une dominante locale favorisant les artistes aborigènes, indonésiens ou en provenance des îles Tiwi voisines. L’aspect culturel de Darwin se découvre aussi tout au long de l’année dans les salles du Museum and Art Gallery of the Northern Territory (MAGNT). Parmi ses expositions permanentes, des collections d’art aborigène mais aussi d’œuvres en provenance de Malaisie et du Timor, et des exhibitions naturalistes sur la géologie, le climat, la faune et la flore du Territoire du Nord. La touche « only in Darwin » provient quant à elle de la salle dédiée au passage du cyclone Tracy, et bien sûr de Sweetheart, cet énorme crocodile empaillé qui trône maintenant fièrement au musée.
Une visite de Darwin ne serait pas complète sans s’éloigner de la cité pour explorer ses formidables alentours : à proximité, croisière fluviales sur l’Adelaide River et ses invraisemblable crocodiles sauteurs, termitières géantes et les piscines naturelles au pied des cascades dans le parc national de Litchfield, et bien sûr l’incontournable parc national de Kakadu et ses vastes marécages riches en faune… autant de destinations qui achèveront de séduire le visiteur amateur de nature exotique, à l’autre bout du monde.
L’ARGENT EN AUSTRALIE
Historiquement, l’Australie a débuté son économie en important telle quelle la monnaie britannique : livres, shillings et pence ont été utilisés à l’autre bout du monde jusqu’aux années 60. De nos jours, la nation dispose de sa propre monnaie : le dollar australien (AU$). Comme avec l’euro, chaque dollar australien se compose de 100 centimes (les « cents »). Pour s’échanger des liquidités, les australiens disposent de :
- Billets de 5, 10, 20, 50 et 100 dollars,
- Pièces dorées de 1 et 2 dollars,
- Pièces argentées de 5, 10, 20 et 50 cents.
Les billets, faits de polypropylène (c'est-à-dire « plastifiés »), sont colorés. Allant du rose au vert en passant par le bleu, le rouge et le jaune, ils sont illustrés de portraits d’australiens célèbres : John Flynn, père fondateur du Royal Flying Doctor Service (les médecins de l’air), Banjo Paterson, poète à succès du 19ème siècle, ou encore David Unaipon, inventeur et écrivain aborigène. Seule exception à cette liste : la reine Elizabeth II, qui figure sur le billet de $5 et rappelle les origines anglaises des colons australiens !
Si les billets célèbrent l’histoire de la nation, les pièces font la part belle à sa richesse naturelle et sont par conséquent principalement ornées d’animaux endémiques : l’échidné, l’ornithorynque et l’oiseau-lyre, sans oublier l’émeu et le kangourou qui forment ensemble le blason national. Deux animaux qui n’ont pas été choisis au hasard : en plus d’être australiens, ils présentent la particularité d’être incapables de reculer. Un symbole significatif pour un pays jeune, au regard tourné vers l’avenir… sans pour autant oublier son passé : la pièce de $2, elle, est dédiée aux premiers habitants du continent, les aborigènes.
Mais combien vaut toute cette monnaie ?
Le taux de change historique du dollar australien est de 1 € = AU$1,65. Toutefois, comme toutes les autres monnaies, l’euro et le dollar sont soumis au quotidien aux variations de la bourse, et les jeux de l’économie mondiale les font tour à tour enfler ou dévaluer.
Dans les magasins, lorsque vous payez par carte bancaire, le caissier vous posera toujours deux questions bien australiennes :
- Savings, Cheque or Credit ? Il s’agit de choisir le compte que vous allez utiliser pour payer. Pour vos dépenses de tous les jours, choisissez simplement « credit », qui vous permet de payer sans être limité par le moindre plafond. Si vous souhaitez faire un « cash out » (voir ci-dessous), il vous faudra choisir « cheque ». Le compte « savings » ne s’utilise que si vous possédez une carte de débit « Handycard », c'est-à-dire ni VISA ni Mastercard.
- Any cash out ? Le « cash out » est une opération bien pratique qui vous permet tout simplement de retirer du liquide lors de votre passage en caisse. Il vous suffit d’indiquer le montant de votre choix au caissier, qui vous le rajoutera sur votre note de courses et vous donnera la somme en monnaie – le tout sans le moindre frais ! Le cash out se pratique surtout pour des petites sommes (jusqu’à AU$100).
Egalement à savoir sur le paiement par carte :
- Votre carte bancaire australienne n’aura sans doute pas de puce – à la place, il suffit de passer sa bande magnétique dans la fente de la machine.
- Le code secret de votre carte est appelé « PIN ».
- Si vous choisissez « credit », certains commerçants ne vous demanderont pas votre code, mais vous feront à la place signer la note, comme on le fait avec une carte American Express.
- Il est possible d’utiliser la carte bancaire pour n’importe quelle somme dans les grandes surfaces, mais les petits commerçants demandent généralement un total minimum de $10.
L'HYMNE : Advance Australia Fair
Advance Australia Fair (Avance belle et juste Australie) est depuis 1984 l'hymne national de l'Australie. Il a été composée par Peter Dodds McCormick.
La plupart du temps seule la première strophe est entonnée. Une deuxième strophe est parfois ajoutée, pour les grandes occasions.
Avant d'être adopté comme hymne officiel australien, Advance Australia Fair a été largement utilisé en de nombreuses occasions. Par exemple, l' Australian Broadcasting Commission (Office national de radio-diffusion australien), a utilisé cet hymne pour annoncer son journal jusqu'en 1952. L'hymne était également joué au début et la fin de certains événements officiels.
En 1973, le gouvernement Whitlam décida que le pays avait besoin d'un hymne représentant l'Australie de manière « spécifique », c'est-à-dire distinct de l'hymne générique God Save the Queen de la Grande-Bretagne et du Commonwealth. Il lança donc un concours public pour trouver un tel hymne. L' Australian Council for the Arts (Conseil des Arts australiens) fut chargé d'organiser le concours qui prit le nom deAustralian National Anthem Quest (Quête de l'hymne national australien). Le concours se déroula en deux étapes : une première pour définir les paroles puis une suivante pour la musique ; chacune gratifiée d'une récompense de cinq mille dollars australiens pour la proposition gagnante. Sur recommandation du Conseil des Arts, aucune des propositions ne fut jugée décisive, aussi le concours s'acheva par la seule nomination de trois propositions émergentes : Advance Australia Fair, Waltzing Matilda et Song of Australia.
Advance Australia Fair émergea du lot lors d'un sondage d'opinion effectué en 1974 par le Bureau Australien des Statistiques auprès de 60 000 nationaux.
Enfin, en 1977, en même temps que le référendum sur l'émancipation nationale, un plébiscite national désigna l'hymne national : Advance Australia Fair obtint 43,6 % des voix, devançant largement les autres alternatives : Waltzing Matilda (28,5 %), Song of Australia (9,7 %), et l'hymne alors en vigueur God Save the Queen (18,7 %).
Advance Australia Fair fut donc adopté comme hymne national le , par une décision du gouvernement travailliste de Bob Hawke et par une proclamation du Gouverneur général Sir Ninian Stephen.
KANGAROO ISLAND
Découverte au début du 19ème siècle par l’explorateur britannique Matthew Flinders, cette île de 150 km de long sur 60 km de large a bien évidemment reçu son nom de par l’abondance de kangourous qui l’habitaient – une abondance essentielle aux marins de l’époque, qui pouvaient ainsi se ravitailler en viande fraîche ! Aujourd’hui, les priorités ont changé, et les kangourous qui habitent l’île sont tous protégés, pour le plus grand plaisir des visiteurs. Kangaroo Island abrite également une robuste population de wallabies de Tammar, petits cousins du kangourou et représentants d’une espèce aujourd’hui presque totalement disparue du continent.
Ces charmantes créatures ne sont pas les seules vedettes de la faune de l’île. Bien que la déforestation ait également fait son œuvre sur Kangaroo Island, afin de permettre la création de riches pâturages, plus d’un tiers de la surface de l’île a conservé sa végétation naturelle originelle, maintenant préservée à jamais sous la garde de parcs nationaux et autres réserves. Au large du continent, Kangaroo Island a également été épargnée par certains des plus grands problèmes écologiques qui accablent l’Australie : les renards et les lapins n’ont jamais été introduits ici, et la faune locale n’a donc pas eu à subir les ravages de leur prédation ou de leur concurrence. Les scientifiques ont choisi de profiter de cette situation exceptionnelle pour établir des populations sauvages de koalas et d’ornithorynques aux côtés des animaux naturellement présents sur l’île, comme l’échidné, le possum et le varan. La faune marine n’est pas en reste : une colonie de lions de mer se prélasse sur les rives sablonneuses de Seal Bay, les pingouins reviennent à terre par dizaines à la tombée de la nuit, et otaries et baleines écument les eaux environnantes. Dans le ciel, vous aurez peut-être la chance de voir voler un osprey, rapace natif des côtes de rocs et de falaises, ou des cacatoès noirs (glossy black cockatoos), espèce rare et menacée.
L’environnement qui tient lieu de décor à ce festival de vie sauvage vaut lui aussi le coup d’œil à lui tout seul : Kangaroo Island rassemble des paysages de falaises d’ébène où le Southern Ocean vient s’écraser en violentes gerbes d’écume sous la silhouette vigilante et impassible d’anciens phares à Cape Borda et Cape Willoughby ; des plages immaculées à l’eau turquoise limpide à Stokes Bay et Vivonne Bay ; des boulets de pierre sculptés par l’érosion de l’eau et du vent et ornés d’un lichen orangé à Remarkable Rocks dans le parc national de Flinders Chase ; et bien sûr des prés bossus couverts d’une herbe verte et drue durant l’hiver, sèche et dorée durant l’été.
Que produit cette terre fertile ? Kangaroo Island s’est rapidement construit une réputation de petit paradis des amateurs de bonne chère, principalement grâce à son miel, produit par des abeilles liguriennes d’origine italienne qui ne vivent maintenant nulle part ailleurs ; à ses langoustes, homards et poissons frais, notamment le King George Whiting (du merlan) ; à ses yaourts et fromages de mouton disponible dès la sortie d’usine chez Island Pure Sheep Dairy ; sans parler d’une sélection de vignobles et de fruits et légumes frais.
Pour éliminer les calories si délicieusement acquises en se remplissant la panse de produits locaux, n’hésitez pas à vous joindre aux activités sportives proposées sur l’île : planche de surf pour aller taquiner les rouleaux dePennington Bay, sandboard pour surfer les dunes de sable de Little Sahara, expéditions en kayak autour de l’île, tours de quad dans les environs de Vivonne Bay ou encore randonnées équestres le long de la Harriet River et aventures spéléologiques dans les cavernes de Kelly Hills sont autant d’options propres à raviver un peu d’adrénaline.
ADELAIDE
Originellement habitée par les aborigènes Kaurna, la région d’Adelaide est déclarée province britannique en 1836 : aujourd’hui encore, le 28 décembre, sobrement appelé « Proclamation Day », est un jour férié dans l’état du South Australia. Contrairement à la majorité des capitales d’état, Adelaide n’a pas été fondée sur le dur labeur des bagnards : sur les rives du golfe Saint Vincent s’est installée une colonie d’hommes libres revendiquant leurs droits civiques et fuyant les persécutions religieuses. C’est peut-être pour cette raison que de nombreuses cathédrales catholiques, anglicanes, luthériennes ou encore baptistes ont été édifiées à travers la capitale, lui conférant son surnom de « City of Churches », la ville aux églises.
La jetée de Glenelg au coucher du soleil.
Le colonel William Light, première personne à avoir effectué l’étude topographique de la région en 1823, a été le principal architecte de son développement urbain : ville soigneusement planifiée, Adelaide bénéficie dès sa construction de grands boulevards à angles droits espacés de squares à intervalles réguliers, le tout ceinturé d’un vaste réseau de jardins publics. La ville, baptisée Adelaide en l’honneur de l’épouse du roi William IV d’Angleterre, entame lentement son chemin vers la prospérité avec l’établissement d’élevages de moutons et de champs de blé. Après des débuts difficiles durant lesquels d’importantes dettes sont contractées, la cité parvient à prendre pied et exporte laine, viande, fruits et céréales, et son indépendance économique est fortifiée par la découverte de mines de cuivre, qui attirent un grand nombre de travailleurs et génèrent de bons revenus.
A son harmonieuse organisation urbaine, Adelaide ajoute un cadre naturel de toute beauté : les rivages de ses banlieues ouest sont composés de longues plages où viennent s’écraser les vagues du golfe de St Vincent, tandis que sur la terre ferme une vaste étendue de collines verdoyantes, les Adelaide Hills, entoure la ville. Le large fleuve Torrens s’étend de l’un à l’autre, et son cours serpentin, ombragé par les grands arbres des « parklands », traverse le centre-ville. Dans cette cité déjà riche en parcs municipaux, les oiseaux sont ravis : cacatoès perchés sur un lampadaire, flopée de perroquets multicolores venant se nourrir du nectar des fleurs à grands cris et cygnes noirs glissant gracieusement sur l’onde de la rivière font partie du quotidien pour les habitants. Eux aussi tirent pleinement parti de leur « ville verte » : les pelouses invitent au pique-nique et à la détente, tandis que promenades piétonnes et pistes cyclables permettent de se dégourdir les jambes en toute tranquillité.
Si les autres capitales australiennes ont misé sur le verre et l’acier des gratte-ciels, Adelaide a quant à elle choisi de conserver une architecture plus traditionnelle : même en plein centre, les bâtiments de pierre ne dépassent pas quelques étages. Le résultat ? Une ville à taille humaine à l’atmosphère calme et abordable. Le centre-ville est scindé en deux par sa voie de circulation principale, King William Road, qui débouche sur la grande place de Victoria Square. A pied et en touriste, l’activité se centre plutôt sur Rundle Mall, principale artère piétonne et commerçante, et autour deGouger Street, la rue de tous les délices. Eh oui, la renommée gourmande des habitants d’Adelaide n’est plus à faire ! Sur Gouger Street, le Central Market est une incontournable institution : un marché couvert où se vendent bien évidemment fruits et légumes frais, mais également des sélections de fromages français, de la charcuterie allemande, de multiples épices asiatiques, des bibliothèques entières de cafés et de thés en provenance des quatre coins du monde, du gibier de toutes sortes (c’est l’occasion de goûter de juteux filets d’émeu ou de kangourou !), ou tout simplement de riches muffins au chocolat surmontés d’une onctueuse ganache… et comme si cela ne suffisait pas,bistros et restaurants occupent le reste de la rue : ici, quelques enjambées suffisent pour goûter tour à tour à la cuisine coréenne, argentine, japonaise, italienne ou indienne.
Pour arroser copieusement un tel florilège de saveurs, les australiens méridionaux ont bien compris qu’il leur fallait consommer des breuvages à la hauteur : l’état a la réputation de produire les meilleures bières et les plus bons vins du pays. C’est en banlieue d’Adelaide que se trouve la brasserie Coopers, label fondé à la fin du 19ème siècle et accolé à une série de bières, blondes et brunes, renommées pour leur saveur. Un goût marqué qui provient entre autre des sédiments de fermentation qui troublent le liquide même une fois mis en bouteille – un petit détail qui étonne souvent les australiens d’autres états, habituées à une bière autrement plus légère et transparente ! Par-delà la banlieue, un environnement idéal aux vignobles : les Adelaide Hills, la Barossa Valley et le McLaren Vale sont toutes de grandes régions viticoles. Les cépages sont nombreux : sauvignon blanc, pinot noir, chardonnay ou syrah, chaque week-end peut être un excellent prétexte à une nouvelle dégustation.
A l’opposé des collines, côté ouest, la douceur de vivre sauce Adelaide se découvre aussi dans les quartiers du bord de mer : en tête de liste, Glenelg, plage la plus populaire de la cité, et lieu de la première proclamation de la colonie. En été, l’artère principale et la promenade du front de mer sont animés par des foules d’autochtones comme de touristes qui, unis sous la bannière du combo tongues-short-tshirt, viennent ici prendre un verre au bar, se rafraîchir d’une glace ou emporter leur fish’n’chips sur la longue plage de sable blanc. Une jetée s’y élance en direction de l’horizon, reconvertie en plongeoir par les jeunes et en plate-forme de lancer par les pêcheurs du dimanche, qui remontent poisson frais et petites pieuvres. Le climat méditerranéen d’Adelaide contribue à l’ambiance paisible et décontractée, avec des étés chauds et secs qui compensent pour les hivers froids et pluvieux.
Bien que le caractère calme et relax de la cité lui crée parfois une réputation de « ville morte » auprès des backpackers, qui se plaignent de l’absence de « night life », Adelaide rend justice au surnom de l’état du South Australia : the Festival State. Chaque année, durant les mois les plus ensoleillés, se tiennent ici deux des plus grands festivals d’Australie : le WOMADelaide et l’Adelaide Fringe. S’étendant respectivement sur 4 jours et 3 semaines, ces événements rassemblent une foultitude de manifestations artistiques en tous genres, depuis les spectacles de théâtre, de danse et de cabaret aux concerts endiablés où se succèdent tous les styles de musique. Des artistes venus des quatre coins du monde, de l’Australie à la Colombie en passant par la France ou la Turquie, se produisent ici : c’est l’occasion de découvrir des talents insoupçonnés, ou d’assister aux représentations de grosses pointures comme Angus et Julia Stone. Une diversité musicale et culturelle bien illustrée par la signification de l’acronyme WOMAD : World of Music, Arts and Dance. Le reste de l’année, c’est l’Adelaide Entertainment Center, dôme immaculé situé non loin des rives du Torrens, qui prend le relai des manifestations culturelles : la variété est ici aussi de mise entre les acrobates du Cirque du Soleil, les concerts de stars comme Kylie Minogue ou Kings of Leon, les spectacles de dressage équestre ou les représentations classiques d’orchestre et d’opéra.
La région d’Adelaide au sens large séduira aussi les amoureux de nature et de week-ends et vacances placés sous le signe de la détente : à une centaine de kilomètres au sud, Kangaroo Island est la destination touristique la plus célèbre de l’état. Après une brève traversée en ferry, l’île de 150 km de long par 60 km de large ouvre au visiteur un univers battu par les vagues et le vent, où les plages de rêve succèdent aux falaises accidentées. La terre est habitée de wallabies et de koalas, la mer de dauphins, de baleines, d’otaries, de lions de mer et de pingouins. Si un tiers de la surface de l’île est dédié à la protection de la faune et de la flore, le reste est exploité pour les besoins humains. Et selon les bonnes habitudes du South Australia, cela signifie que le terroir est en grande partie dédié à la production d’aliments de gourmet : miel, yaourts, fromages et vins, une récolte complétée par la pêche et l’aquaculture qui apportent poisson frais, langoustes et homards à la table. Des petits gueuletons à dépenser en s’initiant sur place au surf (sur les vagues ou sur les dunes !), au kayak ou au quad.
Si vous n’avez ni le temps ni les moyens de vous rendre jusqu’à Kangaroo Island, pas de panique : même à proximité de la ville, il est possible de satisfaire son envie de verdure. A la frontière des dernières banlieues, les collines s’ouvrent sur plusieurs parcs de conservation. Le parc animalier de Cleland permet de faire connaissance avec de nombreux animaux australiens qui évoluent ici en semi-liberté, tandis que le sommet du Mount Lofty confère une vue imprenable sur la capitale et ses environs. Avec la ville à ses pieds et un restaurant panoramique derrière soi, difficile de ne pas se dire que vue d’en haut comme d’en bas, Adelaide a tout pour plaire.
HOBART
C’est en premier lieu ce magnifique cadre naturel qui frappe le visiteur lors de l’arrivée à Hobart, notamment par la route : un grand pont bossu s’élance d’une rive à l’autre de la rivière Derwent et mène vers une ville dont l’apparence est rehaussée par la silhouette sombre du Mount Wellington, imposant arrière-plan aux habitations. D’une altitude de 1271m, le mont et ses colonnes de dolérite dominent la cité, et lui confèrent son humeur : tantôt clémente sous un ciel bleu, tantôt maussade et menaçante quand les sommets disparaissent sous le poids écrasant des nuages. En été,randonneurs, cyclistes et cavaliers arpentent les nombreux chemins du parc, tandis qu’en hiver ses pentes rocailleuses sont saupoudrées de neige. Le sommet, accessible par une route bitumée, dévoile toute l’année un panorama de roi sur une Hobart qui, coincée entre la grandeur des chaînes et la large embouchure de la Derwent, parait minuscule, maigre refuge d’humanité niché au cœur de la puissance d’éléments libérés.
Cette sensation de petitesse et d’isolation est accentuée par le vaste Southern Ocean, dans lequel se jette la Derwent. Par-delà cette immensité bleue, il n’y a plus d’autre terre que les étendues glacées de l’Antarctique. En ces conditions, il n’est pas étonnant qu’Hobart, grande ville la plus au sud d’Australie, compose avec un climat océanique, changeant et froid. Même au cœur de l’été tasmanien, le fond de l’air est frais (température moyenne : 21°C), et Hobart ne connait presque jamais les vagues de canicule qui accablent le continent australien. Les averses sont régulières tout le long de l’année, et le vent qui souffle souvent sur la cité entraîne des journées d’alternance où pluie et soleil se succèdent au coude à coude. Pour toutes ces raisons, de paysage comme de climat, il plane sur Hobart comme un parfum de Nouvelle-Zélande : ici, les étendues arides et rougeoyantes de l’outback australien semblent bien loin.
Le centre-ville s’articule autour de l’artère commerciale et piétonne d’Elizabeth Street, enjolivée de quelques drapeaux pendus aux rangées de lampadaires, et par des panneaux d’apparence « Tim Burtonesque » qui indiquent le nom des rues et les directions. Boutiques et cafés brassent une foule permanente tout au long de la journée, et il fait bon s’arrêter sur un banc à l’ombre d’un arbre pour regarder les passants en sirotant une boisson chaude. Cependant cette activité bourdonnante est avant tout diurne : passé 17H, Hobart quitte brutalement ses faux airs de métropole pour se rappeler à sa nature de ville de campagne, et les rues deviennent rapidement désertes. Pour retrouver de l’animation, et un endroit où dîner, il faudra quitter le centre : le long des quais de Constitution Dock et Victoria Dock, poissons et fruits de mer sont servis à toutes les sauces et pour toutes les bourses, depuis le fish'n'chips flottant où passer commande à emporter au restaurant le Drunken Admiral (« l’amiral éméché » !) richement décoré dans l’esprit pirate. Un peu plus excentré, le quartier de North Hobart aligne dans son avenue principale des restaurants de toutes nationalités, de l’indien au thaïlandais en passant par l’italien. Le plus haut lieu d’activité d’Hobart demeure cependant Salamanca Place : ici, les bistros ne manquent jamais de monde ni d’ambiance, avec leurs tables et parasols en terrasse sur le trottoir pavé, et leurs salles nichées dans l’intérieur vieillot et chaleureux de basses bâtisses de briques construites au 19ème siècle. Le samedi matin, Salamanca Place accueille également le marché le plus populaire de l’état, et une foule permanente se faufile entre des étals qui regorgent de nourriture et d’artisanat : ici, on vend du fromage de Bruny Island, des gâteaux faits maison, du miel tasmanien, des tirages photographiques, des chaussettes de laine, des sélections de thé, des bagues de bois, des livres d’occasion, des vêtements tout styles confondus ; on recycle cuillères et fourchettes en mobiles mélodieux et d’anciennes plaques d’immatriculation sont transformées en couvertures d’albums photo. La créativité déployée, à l’image de l’étendue du choix, est sans limites.
Derrière les immeubles trapus de la place, quelques étroites ruelles mènent à Salamanca Square : ici aussi, collection d’endroits où se remplir la panse, espacés de quelques magasins. Les voyageurs itinérants apprécieront le concept pragmatique et amusant de machine café : divisé en deux par une partition de verre, la salle comprend un côté laverie, et un côté café. On arrive les bras chargés de linge sale à fourrer dans les machines avant d’opérer la transition vers les tables du café pour commander petit-déjeuner ou déjeuner en attendant que les vêtements soient prêts. Au machine café, on se régale autant à déguster son toast à l’ail couvert d’avocat, de salade et d’haloumi, qu’à observer les autres clients, comme cet homme à l’air de célibataire endurci, chemise rose, jean serré, chaussures pointues et joues mal rasées, qui apporte son linge par bassine entière avant de repartir en catimini. La visite culinaire d’Hobart se poursuit également en dehors de la ville : deux grandes icônes de l’alimentation australienne ont ici leur siège. D’un côté, à Claremont, l’usine de Cadbury, le plus grand fabricant national de chocolat. De l’autre, à South Hobart, la brasserie Cascade, bière attitrée du sud de la Tasmanie (à ne pas confondre avec Boag’s, qui règne sur la moitié nord de l’état !). Ces deux infrastructures sont ouvertes aux touristes, qui pourront suivre une visite guidée des installations, dégustation comprise, avant de faire leurs emplettes au magasin des sites. Et comme si cela ne suffisait pas, les environs de Richmond sont également riches en vignobles…
Bien qu’Hobart ne dispose pas de la richesse culturelle d’une cité comme Canberra, les amateurs d’art et de musées pourront trouver de quoi combler leur curiosité intellectuelle en visitant le Salamanca Arts Center et le Tasmanian Museum and Art Gallery. Le premier, situé dans le prolongement de la place éponyme, accueille un rassemblement d’artistes et d’organisations à but non-lucratif qui étalent ici leurs créations, des toiles de peinture aux bijoux d’argent. Le second rassemble une collection d’œuvres tasmaniennes et permet d’en apprendre davantage sur l’histoire naturelle de l’île-état, et se documenter sur l’un de ses symboles les plus poignants : le défunt tigre de Tasmanie, ou thylacine, dont le dernier spécimen est décédé en 1936 en captivité au zoo d’Hobart. Devenu une véritable icône, le thylacine représente à la fois la nature sauvage et indomptable de la Tasmanie, et les dégâts irréparables qu’entraînent les erreurs humaines et les mœurs d’époques révolues. D’autres visites culturelles se déroulent en extérieur : tout d’abord, dans les adorables ruelles de Battery Point, voisin immédiat de la place de Salamanca. Il s’agit là de l’un des plus vieux quartiers d’Hobart, et il a su garder son cachet en conservant de nombreux bâtiments historiques et cottages coloniaux (notamment autour d’Arthur’s Circus) qui lui donnent un air de temps jadis et attireront l’attention des amateurs d’architecture. Aujourd’hui devenu un quartier résidentiel très prisé, Battery Point abrite également hébergements, cafés, restaurants et musées. Vous pourrez vous plonger plus avant dans l’atmosphère du 19ème siècle en visitant le petit Narryna Heritage Museum, qui illustre ce qu’était la demeure d’un marchand de cette époque. Plus grand, le Maritime Museum of Tasmania vous renseignera sur l’industrie des baleiniers, l’export des produits tasmaniens vers le continent, les naufrages historiques de cette côte inhospitalière ou encore les embarcations traditionnelles des aborigènes, premiers habitants de l’île.
A une vingtaine de minutes de marche du centre-ville, les jardins botaniques d’Hobart sont un autre lieu propice à la promenade dans un cadre paisible et verdoyant. Au-delà des habituels jardins japonais, étangs de nénuphars et champs de cactus, les Royal Tasmanian Botanical Gardens font preuve d’originalité en accueillant également une serre spécialement consacrée à la végétation subantarctique. Unique au monde, cette collection de plantes endémiques à l’une des régions les plus extrêmes de la planète a été patiemment constituée à partir d’échantillons ramenés par des scientifiques en mission sur Macquarie Island. Listée au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette petite île située à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et l’Antarctique est un territoire australien, et fait administrativement partie de la Tasmanie – bien qu’elle se situe à 1500 km plus loin en direction du sud-est ! Pour mettre en valeur cet environnement inattendu, à la fois lointain et fièrement revendiqué, un système audio a été installé dans la serre des jardins, et ses hauts parleurs transmettent les sons de Macquarie : le vent, la pluie, les cris des phoques, des pingouins et des oiseaux. Ambiance.
Si Macquarie est une destination inatteignable au touriste lambda, une autre île appelle à la découverte à moins de 2H de route d’Hobart : Bruny Island offre un interlude week-end idéal depuis la capitale. Accessible par un simple ferry véhiculaire au départ de la petite bourgade de Kettering, 38 km au sud d’Hobart, Bruny se compose de deux « îles » reliées par un isthme étroit. Sur l’île nord, pâtures et produits du terroir, sur l’île sud un parc national, South Bruny, qui révèle des côtes déchiquetées, des colonnades de basalte en guise de falaises, des plages aux eaux limpides avec vue sur le « continent » bleuté, la Tasmanie et ses montagnes parfois enneigées, même au cœur de l’été. Un environnement verdoyant battu par les vents, et lui aussi bien-aimé des pingouins, qui viennent nicher dans les collines de sable de l’isthme, « the Neck », où leurs multiples terriers donnent aux dunes une consistance de gruyère.
De sites naturels en cafés branchés, en conjugant climat météorologique capricieux et climat social jovial, Hobart a su atteindre un équilibre rare entre champêtre et citadin, urbain et rural. Ici souffle un vent de fraîcheur - venez en profiter !
Cette sensation de petitesse et d’isolation est accentuée par le vaste Southern Ocean, dans lequel se jette la Derwent. Par-delà cette immensité bleue, il n’y a plus d’autre terre que les étendues glacées de l’Antarctique. En ces conditions, il n’est pas étonnant qu’Hobart, grande ville la plus au sud d’Australie, compose avec un climat océanique, changeant et froid. Même au cœur de l’été tasmanien, le fond de l’air est frais (température moyenne : 21°C), et Hobart ne connait presque jamais les vagues de canicule qui accablent le continent australien. Les averses sont régulières tout le long de l’année, et le vent qui souffle souvent sur la cité entraîne des journées d’alternance où pluie et soleil se succèdent au coude à coude. Pour toutes ces raisons, de paysage comme de climat, il plane sur Hobart comme un parfum de Nouvelle-Zélande : ici, les étendues arides et rougeoyantes de l’outback australien semblent bien loin.
Le centre-ville s’articule autour de l’artère commerciale et piétonne d’Elizabeth Street, enjolivée de quelques drapeaux pendus aux rangées de lampadaires, et par des panneaux d’apparence « Tim Burtonesque » qui indiquent le nom des rues et les directions. Boutiques et cafés brassent une foule permanente tout au long de la journée, et il fait bon s’arrêter sur un banc à l’ombre d’un arbre pour regarder les passants en sirotant une boisson chaude. Cependant cette activité bourdonnante est avant tout diurne : passé 17H, Hobart quitte brutalement ses faux airs de métropole pour se rappeler à sa nature de ville de campagne, et les rues deviennent rapidement désertes. Pour retrouver de l’animation, et un endroit où dîner, il faudra quitter le centre : le long des quais de Constitution Dock et Victoria Dock, poissons et fruits de mer sont servis à toutes les sauces et pour toutes les bourses, depuis le fish'n'chips flottant où passer commande à emporter au restaurant le Drunken Admiral (« l’amiral éméché » !) richement décoré dans l’esprit pirate. Un peu plus excentré, le quartier de North Hobart aligne dans son avenue principale des restaurants de toutes nationalités, de l’indien au thaïlandais en passant par l’italien.
Le plus haut lieu d’activité d’Hobart demeure cependant Salamanca Place : ici, les bistros ne manquent jamais de monde ni d’ambiance, avec leurs tables et parasols en terrasse sur le trottoir pavé, et leurs salles nichées dans l’intérieur vieillot et chaleureux de basses bâtisses de briques construites au 19ème siècle. Le samedi matin, Salamanca Place accueille également le marché le plus populaire de l’état, et une foule permanente se faufile entre des étals qui regorgent de nourriture et d’artisanat : ici, on vend du fromage de Bruny Island, des gâteaux faits maison, du miel tasmanien, des tirages photographiques, des chaussettes de laine, des sélections de thé, des bagues de bois, des livres d’occasion, des vêtements tout styles confondus ; on recycle cuillères et fourchettes en mobiles mélodieux et d’anciennes plaques d’immatriculation sont transformées en couvertures d’albums photo. La créativité déployée, à l’image de l’étendue du choix, est sans limites.
PERTH
Fondée par le capitaine James Stirling en 1829, Perth et son état ont tout d’abord porté le nom de Swan River Colony, d’après le fleuve sur les berges duquel la ville est située. En s’établissant ainsi, les colons britanniques ont pris possession de terres traditionnellement occupées par le peuple aborigène Noongar, présent dans cette région depuis des milliers d’années, et auparavant explorées par des navigateurs français et hollandais, passés par là dès le 17èmesiècle ! Cette histoire d’occupation et de visites intermittentes n’arrête guère les anglais, qui choisissent le site pour établirla première colonie d’Australie Occidentale. Portant la distinction d’avoir originellement été composée d’hommes et de femmes libres, la colonie de Swan River a dû par la suite accepter l’influx de bagnards, main d’œuvre nécessaire à la construction d’infrastructures : aujourd’hui encore, de nombreux bâtiments témoignent du travail des condamnés, à commencer par la mairie (« town hall ») de Perth ! Dès la fin du 19ème siècle, la richesse minière de l’état est découverte, et une ruée vers l’or fait dramatiquement enfler la population locale. Au fil de l’évolution de l’industrie et des techniques employées, le boom minier aura soutenu la croissance de la ville à travers le 20ème siècle, jusqu’à nos jours.
Pour comprendre Perth, il faut la placer dans son contexte : celui du Western Australia. Sous cet humble sobriquet se cache le plus grand état d’Australie, qui occupe à lui seul pas moins d’un tiers du continent. Malgré sa taille, le WA est pourtant l’un des états les moins densémentpeuplés : en son giron, Perth rassemble plus de la moitié des habitants d’Australie Occidentale. Son emplacement géographique, à l’extrémité sud-ouest du pays, a des apparences d’oasis : verdoyante et productive, la région accueille fermes et vignobles aux récoltes irriguées par les fleuves et les pluies hivernales. Ici, le climat est méditerranéen. Durant les étés chauds et secs, la météo est toujours la même : ciel dégagé, températures dépassant les 30°. En hiver, l’air se rafraichit et les précipitations étanchent la soif de la terre. Cette météo qui parait couler de source aux européens n’est pourtant pas si commune ici : à l’exception du nord tropical, le reste du Western Australia est aride et désertique. Des variations climatiques expliquant mieux la disparité démographique.
Sur les berges de la Swan River, à une vingtaine de kilomètres en amont de l’Océan Indien, Perth tire parti de ce climat idéal qui contribue à faire d’elle une ville reconnue pour la qualité de vie qu’elle propose. Une douceur de vivre qu’il est aisé d’expérimenter dans le grand Kings Park, en bordure du centre-ville : 4 km² d’une verdure composée de pelouses et de jardins botaniques mais également de la végétation naturelle de la région, le tout couronné d’une vue panoramique sur le fleuve et les gratte-ciels de la city, desservie par les multiples rubans d’une autoroute. Parmi les attractions de Kings Park, la Lotterywest Federation Walkway, une passerelle de verre s’élevant à une cinquantaine de mètres du sol et permettant aux visiteurs de marcher à hauteur de la canopée. Un point de vue originel et inhabituel sur les arbres, pour compléter une visite par des sentiers terrestres un peu plus ordinaires mais néanmoins intéressants, tels que la Kokoda Track MemorialWalk, établie en l’honneur des soldats australiens qui ont combattu en Papouasie Nouvelle-Guinée à l’occasion de la Seconde Guerre Mondiale.
Pour en apprendre davantage sur le passé historique de la ville et du pays, c’est vers le centre culturel de la cité qu’il faudra se diriger. Au Western Australian Museum il est aisé de s’informer sur la faune et la flore locale, mais l’exposition permanente vedette concerne le peuple indigène qui a habité en premier, et pour le plus longtemps, les environs de la Swan River : « Katta Djinoong: First Peoples of Western Australia » explique le style de vie traditionnel des aborigènes Noongar. Mais l’exposition ne s’arrête pas à cette vision idéalisée d’une existence ancestrale en accord avec la nature : on y parle également du choc de la rencontre avec les européens conquérants, et des nombreux méfaits de cette époque pas si lointaine. Massacres et génération volée, l’histoire de la colonisation est, comme partout, entachée de sang. Heureusement, une lumière subsiste au bout du tunnel : en Australie, on parle toujours de « réconciliation », un long processus marqué en 2008 par les excuses officielles de Kevin Rudd, alors premier ministre et chef de la nation.
Après le musée, le Cultural Centre fait la part belle à l’art, pour tous les goûts : l’Art Gallery, traditionnelle, rassemble une belle collection d’œuvres locales et aborigènes, en plus d’une sélection nationale et internationale. Le PICA (Perth Institute of Contemporary Arts) affirme haut et fort sa vocation expérimentale et avant-gardiste avec des installations vidéo, des concerts, de la danse moderne, des expositions à la croisée de multiples disciplines et des concepts tels que les « sculptures virtuelles » de John Gerrard. Juste à côté, des salles de théâtre, elles aussi divisées entre le classique par le biais du State Theatre Centre, et l’indépendant au Blue Room. Autant d’établissements visant à prouver que l’isolation n’empêche pas une vie culturelle et artistique développée, un sentiment qui se renforce lors du Perth International Arts Festival, qui se déroule chaque année en février/mars sous l’égide d’une multitude de danseurs, de musiciens, de comédiens, d’écrivains, et d’autres artistes de tous bords et tous horizons venus ici montrer leur talent et faire étalage de la puissance de leur créativité perpétuellement renouvelée.
En s’écartant du centre-ville, la découverte des plaisirs de Perth se poursuit le long de la côte : Cottesloe Beach est l’une des plages les plus populaires du coin, et l’endroit idéal pour venir nager, surfer, ou tout simplement se retrouver autour d’un barbecue en fin d’après-midi, en regardant le soleil descendre et disparaitre dans les profondeurs de l’Océan Indien. Un peu plus loin au sud, une ville dans la ville : Fremantle, « Freo » pour les intimes, est presque indissociable de Perth. Bien que techniquement avalée par l’avancée des banlieues de la capitale, Fremantle a su garder une identité propre et un charme bien à elle. Ici, l’héritage pénal et maritime est encore apparent dans les bâtiments du 19ème siècle qui ont été préservés jusqu’à nos jours et donnent son cachet architectural au port, reconverti en quartier détente et plaisir où il fait bon venir se balader, boire un café, déguster un fish’n’ chips ou découvrir la bière locale, « Little Creatures ». Freo accueille également marchés et festivals ajoutant au dynamisme bon enfant des lieux.
Par-delà Fremantle, c’est un bras de mer qu’il faut traverser pour découvrir la destination week-end la plus incontournable de Perth : Rottnest Island. Cette petite île de 11 km de long pour 5 km de large se trouve à 20 km de la côte et offre un magnifique terrain de jeu naturel à tous les touristes, cyclistes, promeneurs et baigneurs de la région. Les voitures sont interdites sur l’île, et le vélo est par conséquent le meilleur moyen de faire le tour des lieux, de plage en plage, de vue en vue, en prenant le temps de rencontrer les stars de l’île : les quokkas. Ces petits marsupiaux font partie de la famille des kangourous, mais leur taille minuscule, à peu près celle d’un chat, leur donne des airs de gros rongeurs. Rottnest abrite la dernière grande population de quokkas au monde, et est donc le meilleur endroit pour les observer en toute tranquillité dans leur milieu naturel.
Pour des échappées plus longues, de quelques jours à quelques semaines, Perth est bien sûr le portail idéal pour visiter la région du sud-ouest de l’Australie Occidentale. Margaret River, 260 km au sud, offre une région campagnarde et viticole plaisante aux touristes et pourvoyeuse de travail saisonnier pour les Working Holidaymakers. En continuant vers l’est, le long de la côte, une succession de rivages à l’eau transparente et turquoise, d’Albany à Esperance. A l’opposé, 250 km au nord de Perth, dans les environs de Cervantes, un paysage lunaire et millénaire : le désert des Pinnacles du parc national de Nambung, où des tours de sable érodées par les éléments se dressent parmi les dunes, le tout avec vue sur la mer dans un vif contraste de jaune et de bleu. Un paysage antique, désolé et sauvage, dont la nature splendide et indomptée rappelle brusquement combien Perth est solitaire.
MELBOURNE
Aujourd’hui, Melbourne est une ville moderne et agréable de 4 millions d’habitants. Depuis toujours destination populaire auprès des immigrants, elle est un des plus forts bastions des communautés italiennes, grecques, chinoises et juives en Australie. En découle un grand multiculturalisme qui bénéficie notamment à la cuisine autrement inexistante du continent : Chinatown et ses innombrables restaurants débordent sur l’avenue principale du centre-ville, Swanston Street, et si vous cherchez à boire un espresso digne de ce nom, n’allez pas plus loin ! Les melbourniens tirent beaucoup de fierté de leur « coffee culture » : pour goûter l’âme de la ville et se mettre à son rythme, il n’est pas de meilleur moyen que de s’attabler dans une ruelle bondée pour respirer à plein nez les volutes de fumée qui s’échappent du précieux liquide noir avant d’en siroter une gorgée. Dégustation consommée en regardant passer une foule pressée qui se faufile dans les « lanes », ces allées paradoxales qui baignent entre pénombre et graffiti mais brassent le tout Melbourne dans une atmosphère de glamour urbain où le chic côtoie le trash.
MELBOURNE, CITÉ DES ARTS
Berceau du cinéma, de la danse contemporaine ou encore de l’impressionnisme australien, Melbourne entretient depuis toujours sa réputation de cité des arts, depuis la rue jusqu’aux institutions de prestige. En ville, les aérosols des artistes urbains colorent les murs, et les sketchs des comédiens humoristes animent en permanence la vaste étendue de Federation Square. Grande place du centre-ville, ce dernier est orné de bâtiments à l’architecture avant-gardiste qui abritent la National Gallery of Victoria, l’ACMI (Australian Center for the Moving Image, un centre célébrant l’image animée) et la cinémathèque. Côté scènes et spectacles, la variété est de mise : tandis que les chanteurs indépendants et les DJ font vibrer les bars « underground » de la cité et que la foule se presse aux concerts des stars à la mode, les scènes célèbres traditionnelles accueillent représentations de théâtre, opéras, ballets et orchestres symphoniques. La joyeuse cacophonie des arts de Melbourne ne bat pourtant son plein qu’en période de festivals… c'est-à-dire toute l’année ou presque ! Chaque mois semble bariolé de son propre événement, une collection de diversité où la ville fête tour à tour la peinture, la musique, l’humour, la littérature, le cinéma ou encore la mode, célébrant les classiques fédérateurs du moment tout comme les nouvelles générations d’artistes méconnus aux œuvres innovantes ou provocantes.
POUR LES AMATEURS DE SPORTS
Quand ce n’est pas l’art qui est honoré, c’est le sport qui prend le relais : à l’échelle internationale, Melbourne est célèbre pour son Grand Prix de Formule 1 et pour l’Open d’Australie. A ces compétitions de haute volée mondiale s’ajoutent également des événements 100% australiens : tout d’abord, la Melbourne Cup, la plus célèbre course de chevaux du pays, qui se tient chaque année en novembre. Si populaire qu’on la surnomme « la course qui arrête la nation », la Melbourne Cup est jour férié pour la capitale du Victoria ! Même à la campagne, ou dans les autres états d’Australie, les employés connaissent une flagrante baisse de productivité le jour de la coupe, et il n’est pas de priorité plus grande que celle de placer ses paris, comparer jockeys et montures, et suivre la course le mors aux dents. Mais si la Melbourne Cup est l’événement sportif ponctuel de Melbourne par excellence, la passion quotidienne de la ville se situe au cœur du stade : Melbourne est la capitale du footy (voir article suivant), le football australien (« Australian rules »), dans lequel les joueurs peuvent faire des pieds et des mains pour capturer le ballon. Le week-end, quand c’est jour de match, des masses de melbourniens affublés d’écharpes et de chapeaux aux couleurs de leur équipe convergent vers le MGC ou l’Etihad Stadium pour soutenir leurs joueurs et huer les adversaires. Attention à ne pas vous tromper si on vous demande quelle est votre équipe préférée !
LES QUARTIERS DE MELBOURNE
Saoul de sport et épuisé de musique ? Melbourne comporte aussi en son creux quelques refuges d’accalmie où venir se décontracter entre deux événements survoltés. Autour du Central Business District (CBD), de nombreux quartiers plaisants, tantôt chics, tantôt bohèmes, invitent à flâner le long des trottoirs, faire du lèche-vitrine, fouiner dans les fripes, s’arrêter le temps d’un café ou même d’un repas. Ces rues qui font partie intégrante du style de vie melbournien portent des noms connus de tous, connaissance commune citée dans les chansons et les émissions de télé :Brunswick Street à Fitzroy pour les bars et cafés informels, Chapel Street entre St Kilda et Prahran pour les magasins de mode allant graduellement du budget au hors de prix, Lygon Street à Carlton pour les restaurants italiens à l’envie… Et puis, pour tout simplement se détendre en silence dans un cadre un peu plus verdoyant, pourquoi ne pas faire une balade sur les rives du fleuve Yarra ? Celui traverse le centre-ville avant de se jeter dans la mer, et sur plusieurs kilomètres une promenade piétonne et cycliste permet d’en longer les flots paisibles et ombragés. Sur la rive sud, lesjardins botaniques épousent le cours de l’eau, et parmi des milliers de plantes les pelouses bien entretenues invitent à la sieste ou au pique-nique. Comble de la relaxation urbaine : une petite demi-heure de tram en direction du sud du centre-ville suffit à rejoindre Saint Kilda, où se déroule une longue plage de sable blanc permettant d’aller goûter aux plaisirs de la baignade... un peu comme si Paris et Saint Tropez étaient voisins ! Quartier couru, St Kilda propose aussi une collection de bars, cafés et restaurants, et les amateurs de parcs d’attraction pourront aller s’amuser sur les grands huit du Luna Park.
MELBOURNE ET SES ENVIRONS
Pour véritablement se ressourcer, il faudra toutefois quitter le giron urbain de Melbourne et s’aventurer dans la région qui l’entoure : de toutes parts, les destinations nature de proximité ne manquent pas. Au nord, à moins de 150 km de la ville, la vallée de Yarra est une campagne paisible faites de forêts, de champs et de collines, et produisant d’excellents vins. A l’ouest, une côte crantée de falaises et de tours de roc jaillissant d’une mer déchaînée se découvre via la route la plus célèbre d’Australie : la Great Ocean Road et ses points de vue à couper le souffle, sans oublier ses forêts pluviales faites d’immenses fougères arborescentes et de hauts eucalyptus habités de colonies de koalas. Et puis, au sud-est, le parc national le plus cher au cœur des melbourniens, et celui que beaucoup d’entre eux considèrent loyalement être le plus bel endroit au monde : Wilsons Promontory. Sur place, il n’est pas bien difficile de comprendre la source de cette conviction : des collines boisées dévoilent de somptueux panoramas sur un océan bleu azur bordé d’idylliques rivages de sable blanc. Des sentiers, longs de quelques minutes à plusieurs jours, permettent de partir à la rencontre du paysage et de ses habitants sauvages, wombats et kangourous. De l’autre côté de l’océan, une ultime destination pour de brèves vacances au départ de Melbourne : la Tasmanie, île entre sable et montagnes, aisément accessible par voie des airs ou de la mer.
QUATRE SAISONS EN UNE JOURNÉE
A tant de louanges, il faudra pourtant ajouter un bémol : de l’Europe, Melbourne n’a pas seulement apporté l’amour pour l’art, la mode et la culture. Non – il y a aussi le temps ! Réputée comme la ville où les quatre saisons défilent au sein d’une seule et même journée, Melbourne est affublée d’un climat tempéré très similaire à celui que nous connaissons en France. En été, la vie est belle, la chaleur monte, parfois caniculaire, la météo est au beau fixe et il est doux de profiter du voisinage immédiat des plages. Mais en hiver, oubliez les tongues et le rêve de vie au soleil ! Le froid, la pluie et le vent s’emparent de la ville pendant une bonne partie de l’année, mettant tous les touristes en fuite en direction du nord et de ses horizons tropicaux où il fait toujours chaud. Pour aimer vivre sa vie à Melbourne, il faut prendre grand soin de choisir sa saison.
Cadre australien, ambiance européenne, Melbourne mélange deux mondes avec talent, entre culture et décontraction.
BRISBANE
Comme partout ailleurs en Australie, l’histoire de Brisbane commence au Temps du Rêve : longtemps avant l’arrivée de l’homme blanc, les aborigènes Jagera et Turrbal habitaient ces rivages où l’abondance de poissons et de crustacés favorisaient l’établissement de campements. Vision poétique d’une époque empreinte de simplicité, qui tranche avec l’avènement sombre et pragmatique de l’ère de la colonisation : comme beaucoup d’autres villes australiennes, Brisbane fut avant tout le site d’une colonie pénitentiaire. Initialement établie en 1824 sur les rives de Moreton Bay, là où se situe maintenant la banlieue de Redcliffe, la colonie est rapidement déplacée : moins d’un an après leur arrivée, colons et prisonniers déménagent d’une vingtaine de kilomètres en direction de l’intérieur des terres. Leur nouvel emplacement, au creux de l’un des larges méandres du fleuve Brisbane, leur permet un bien meilleur approvisionnement en eau potable et décourage les tentatives de fuite des bagnards, encerclés par le cours d’eau.
Pendant 17 ans, Brisbane n’est rien de plus qu’une prison : un décret gouvernemental empêche quiconque de s’installer à proximité de ce bagne qui n’accueille que les détenus les plus difficiles, envoyés par Sydney. Toutefois, avec le temps, l’Angleterre cesse peu à peu de déporter ses criminels vers l’Australie, et au début des années 1840 Brisbane commence à accueillir des colons ordinaires, hommes et femmes libres cherchant à faire ou refaire leur vie à l’autre bout du monde. Originellement nommée en l’honneur du gouverneur du New South Wales, Sir Thomas Brisbane, la ville s’émancipe bientôt de son autorité : en 1859, le Queensland est proclamé colonie à part entière, indépendante du NSW et devenue son égale… du moins sur le plan légal. Car si la cité de Sydney dépasse alors déjà allègrement les 50.000 habitants, celle de Brisbane n’a pas encore décollé des 6000 résidents ! Dès lors, Brisbane rame pour s’en sortir et tenter de combler son énorme retard au démarrage. Les circonstances naturelles ne lui feront pas de cadeau : bâtie sur des plaines inondables qui font l’objet de crues rares mais dévastatrices, Brisbane est frappée par de terribles inondations en 1974. L’eau envahit le centre-ville ainsi que des milliers d’habitations, causant des centaines de millions de dollars de dégâts. L’adversité entrave le développement urbain, et Brisbane perd de nouveau du terrain – autant de désastres et de retards qui expliquent sa réputation campagnarde de cité à la traîne.
Malgré ses handicaps et catastrophes, Brisbane réussit tout de même un tour de force : elle n’est peut-être toujours pas la première ville d’Australie, mais elle est celle dont la croissance est la plus galopante. Sa relative proximité au tropique du Capricorne la fait jouir d’un climat subtropical caractérisé par des étés chauds et des hivers doux. La pluie tombe principalement en été, en averses tièdes qui ne sont pas toujours déplaisantes. Même au cœur de l’hiver, les températures de milieu de journée tutoient les 20°, et ne descendent que rarement en dessous de 10°. Cette météo attractive, qui ne le devient que de plus en plus au fur et à mesure que l’on remonte vers le nord, est l’un des fondements de l’économie du Queensland. Premièrement par le biais du tourisme, industrie toujours plus active là où il fait beau et chaud, et deuxièmement par celui de l’agriculture, l’état accueillant de vastes plantations de bananiers et de canne à sucre. Ajoutez à cela la présence de riches gisements miniers dans l’intérieur des terres, et l’économie du Queensland sera sans doute capable de continuer à surmonter tous les obstacles. Il le faut bien : cette année, les crues intempestives de la Brisbane River ont frappé une nouvelle fois, générant les inondations les plus violentes depuis 1974. Evacués, les résidents s’en sont sortis indemnes, mais les dégâts matériels étaient inévitables : 20.000 maisons inondées, et une facture se chiffrant en milliards de dollars.
Difficile de deviner une telle histoire de rebondissements et de contretemps en se promenant dans les rues d’un centre-ville dynamique où les gratte-ciels sont quadrillés par de larges avenues. Au cœur de ce centre souriant et ensoleillée, Queen St Mall, principale artère piétonne et commerçante où tout Brisbane vient se presser pour faire les magasins, déjeuner en terrasse ou attraper une séance de cinéma. C’est cette « rue de la reine » qui établit la dénomination de toutes les autres voies du centre-ville : chaque avenue a en effet reçu le nom d’un membre de la famille royale. Les avenues portant un prénom féminin courent en parallèle à Queen St, tandis que celles qui ont reçu un prénom masculin lui sont perpendiculaires. Une façon comme une autre de s’orienter ! L’architecture du centre de Brisbane se veut moderne : de hauts buildings à base de verre et d’acier dominent l’horizon d’une cité au regard tourné vers l’avenir. De ci de là, d’anciens bâtiments de pierre construits au siècle dernier offrent un charmant contraste aux tours contemporaines, et la cohabitation entre passé et futur accentue l’attrait de chacun. Un peu à l’écart du centre, dans les quartiers résidentiels, des maisons traditionnelles à l’état, les « Queenslanders » : construites en bois, sur pilotis, avec de hauts plafonds et de larges vérandas, elles dégagent un sentiment de confort et de sérénité. Spacieuses, ombragées et bien ventilées, les Queenslanders sont parfaitement adaptées au climat chaud de Brisbane.
Pour visiter Brisbane, il faudra apprendre à jongler entre les rives : divisée par son fleuve, la ville s’étale de par et d’autre du cours d’eau. Les traversées s’opèrent facilement grâce à de grands ponts, tantôt routiers, tantôt piétons ou cyclistes, si ce n’est les trois à la fois. Autre alternative : embarquer à bord d’un « CityCat », les petits catamarans bleus et blancs motorisés qui prennent le relais des bus et des trains pour assurer les transports autour du fleuve. Un excellent moyen d’allier l’utile à l’agréable en se déplaçant d’une croisière offrant de beaux panoramas sur la ville et les falaises rougeoyantes de Kangaroo Point, au détour de l’une des boucles de la rivière. Un terrain de jeu naturel qui accueille chaque jour des citadins sportifs venant pratiquer leurs techniques d’escalade et de rappel à deux pas de leur lieu de travail. Sur la même rive, South Bank, face au centre-ville, a été aménagée en une vaste promenade émaillée de cafés, glaciers et restaurants, où d’élégantes allées de bougainvilliers aux fleurs roses mènent à la pièce centrale des lieux :des piscines aux contours courbés bordés de sable et de cocotiers où tout un chacun peut venir se rafraîchir et se baigner gratuitement, avec vue sur le fleuve et les bâtiments du centre-ville en prime. Brisbane n’a pas pu être bâtie au bord de la mer ? Qu’à cela ne tienne, les australiens ont bâti la plage à Brisbane ! South Bank sert aussi de centre culturel à la cité : on y trouve le Queensland Museum, la Queensland Art Gallery, la State Library et le Performing Arts Center où se produisent des spectacles d’opéra, de danse et de musique. Véritable centre névralgique des loisirs à Brisbane, South Bank accueille chaque année le Riverfestival ou Brisbane Festival, qui, tout comme les célébrations de Noël et du nouvel an, est un excellent prétexte à tirer de magnifiques feux d’artifice qui se reflètent sur les eaux du fleuve.
LA GRANDE BARRIÈRE DE CORAIL
La Grande Barrière prend naissance dans le voisinage de Fraser Island, 200 km au nord de Brisbane, et achève sa course 2600 km plus loin au nord dans le détroit de Torres, entre l’Australie et la Papouasie-Nouvelle Guinée. Dans l’intervalle, les 3000 récifs et 900 îles et îlots qui la composent s’éparpillent sur près de 350.000 km² : c’est là le seul organisme vivant à être visible depuis les profondeurs glacées de l’espace. En son sein, la Grande Barrière accueille plus de 400 espèces de coraux, 1500 espèces de poissons tropicaux, 200 espèces d’oiseaux, et plusieurs espèces de dauphins, tortues, raies, baleines et serpents de mer. Un somptueux panel de biodiversité qui fait le bonheur des scientifiques autant que des vacanciers, sans oublier celui de l’économie nationale : chaque année, l’industrie du tourisme génère ici plus de 2 milliards de dollars dépensés par plus de 2 millions de visiteurs.
Située entre 15 et 150 km au large de la côte selon les sites, la Grande Barrière est uniquement accessible par bateau, petit avion ou hélicoptère, et il sera donc indispensable de faire appel à l’un des centaines d’opérateurs commerciaux qui proposent visites et activités : croisière, plongée, survol, kayak, bronzette ou randonnée permettent de découvrir la richesse de cet environnement unique par voie des airs, de la mer et de la terre. Tout le long de la côte du Queensland, villes et stations balnéaires servent de points de départ à une expédition sur la Grande Barrière.
Cairns est sans conteste la plus grande plate-forme de lancement. Ici, tout est possible : non contents de vous emmener passer la journée sur les récifs armés de masques et de tubas, les opérateurs vous proposeront foultitude d’activités optionnelles, depuis la balade en semi-submersible et la plongée en bouteille ou en scaphandrier jusqu’aux survols en hélico. Les plus aventureux pourront même opter pour un petit tour en avion, et jouer les filles de l’air en effectuant une spectaculaire session de chute libre (« skydiving ») avec la Grande Barrière pour toile de fond ! En complément, Cairns est aussi un excellent point de départ pour visiter les forêts pluviales de la terre ferme.
- Visitez la Grande Barrière de Corail de préférence entre mai et septembre, et plus particulièrement en juillet/août. C’est durant cette période que la météo est la plus favorable, avec un temps au beau et des températures douces, et c’est également la saison des baleines.
- Attention, la saison des méduses s’étend quant à elle d’octobre à mai, et la baignade est déconseillée à cette période. Deux précautions anti-méduses, valables toute l’année : se baigner en combinaison (« wetsuit ») afin de réduire son exposition, et toujours avoir une petite bouteille de vinaigre dans son sac pour les premiers soins en cas de piqûre.
L'AUSTRALIE DANS VOTRE ASSIETTE
De prime abord, la réponse à cette question peut paraître décevante : l’Australie est un pays jeune, colonisé par des européens. Ces derniers ont tout naturellement importés avec eux leurs habitudes alimentaires, et la nourriture servie à l’autre bout du monde n’est pas tellement différente de la notre. Le « Sunday roast », ou rôti du dimanche, en est l’exemple parfait : une viande rôtie traditionnelle (porc, bœuf, agneau ou poulet) inévitablement accompagnée de pommes de terre au four et de quelques légumes anodins (brocoli, haricots, petit pois…). La seule véritable différence d’avec la France tiendra ici dans les origines britanniques des colons : avec l’agneau tout particulièrement, la sauce à la menthe (« mint sauce ») est presque obligatoire.
La question devient alors : mangera-t-on vraiment différemment en Australie ? Les premières différences se remarquent sans doute sur les étagères des supermarchés, lors de la première expédition shopping. Parmi les produits adorés des australiens, on trouvera dans les rayons :
- La Vegemite est LA concoction 100% australienne par excellence, bien qu’elle ressemble à la Marmite anglaise. Il s’agit d’une pâte à tartiner faite à partir d’extrait de levure. L’idée ne vous titille pas les papilles ? L’apparence noire et visqueuse du produit ne vous séduira probablement pas davantage, et rares sont les français capables d’apprécier cette « spécialité » au goût salé, qui se « déguste » finement étalée sur un toast beurré. Rassurez-vous : on trouve aussi du Nutella en Australie.
- Les TimTam, en revanche, ont la côte auprès de tous les visiteurs : il s’agit de délicieux biscuits chocolatés déclinés en multiples variations (chocolat noir, caramel, etc). Ils sont aussi à l’origine d’une pratique à la fois célèbre et désuète, le « TimTam Slam » : croquez les deux extrémités de votre biscuit, puis servez vous du reste comme d’une paille pour boire votre thé ou votre café. Un exercice plus délicat qu’on ne le croit… et par délicat, entendez « salissant » !
- Côté conserves, on ne manquera pas de saluer les « Baked Beans » (haricots blancs en sauce) et les spaghettis précuits ! Les « baked beans », particulièrement, demeurent très populaires et servent à la fois d’accompagnement, de repas de camping et de petit-déjeuner : la tradition anglaise du petit-déj salé composé d’œufs, de bacon, de haricots et de « hashbrown » (galette de pommes de terre) a elle aussi été importée en Australie.
Poursuivre son exploration en ville révèle aussi ses petites particularités côté snacks à emporter : si le français a sa baguette et le new-yorkais son hot dog, l’australien se tourne quant à lui vers le fish’n chips (poisson frit et frites) ou la « meat pie » (tarte à la viande).
Jusqu’ici il n’est donc pas question de grande gastronomie, et l’abondance de fast food à tous les coins de rue (McDonald’s, Hungry Jacks, Subway…) peut faire craindre le pire : après tout, l’Australie souffre d’un des plus hauts taux d’obésité au monde. C’est avec un peu plus d’inquiétude que notre question se transforme soudain en : peut-on bien manger en Australie ?
Heureusement, la réponse est oui ! Le premier atout de l’Australie vient de son multiculturalisme : fondée sur des vagues d’immigration en provenance des quatre coins du monde, l’Australie n’a pas uniquement importé les traditions culinaires du Royaume-Uni mais aussi celles de l’Italie, de la Grèce, du Vietnam, de la Chine, de l’Inde et de la Malaisie (liste non exhaustive !). En cherchant un peu, il est donc très rapidement possible de trouver des restaurants aussi exotiques que variés, et ce pour tous les budgets : ces plats de tous horizons sont disponibles aussi bien dans les « food courts » des grands centres commerciaux (à partir de $5 le déjeuner) que dans des établissements plus réputés (de $15 à $40 le plat principal). Les restaurants australiens se distinguent également par leur capacité à satisfaire différentes exigences alimentaires : il y a quasiment toujours des options végétariennes, et de plus en plus souvent des alternatives pour les personnes allergiques au gluten.
Le second atout du pays vient tout simplement de ses terres : l’Australie abonde de produits locaux frais. Les vergers croulent sous les fruits chaque année, et les grandes différences de climat d’un bout à l’autre du continent permettent de cultiver aussi bien des fruits tempérés (pommes, poires, pêches, abricots…) que tropicaux (bananes, ananas, mangues…). Ces derniers réservent parfois quelques surprises, puisqu’on trouve parmi la sélection des fruits généralement inconnus au bataillon européen : tamarillos, « custard apples », sapote et « dragonfruit » sont parmi les plus étranges, et promettent quelques dégustations intéressantes. Les australiens ont également appris à tirer parti de leurs raisins pour faire du vin, et des régions comme la Barossa Valley (SA), la Hunter Valley (NSW) ou Margaret River (WA) produisent syrahs, pinots, sauvignons, chardonnays et autres cépages. Le houblon est aussi de la partie, et chaque état dispose de sa bière attitrée : Tooheys (NSW), Victoria Bitter (Victoria), XXXX (QLD), Boags (TAS), Coopers (SA), Emu Bitter (WA)… sans compter un certain nombre de brasseries de qualité mais de plus petite envergure, comme Little Creatures à Fremantle ou James Squire à Sydney. Une seule constante : personne ici ne boit de la Foster !
Tout cet alcool permet de faire descendre bien des bons repas : le vin se déguste de préférence avec des fromages artisanaux en provenance directe de Tasmanie, tandis que la bière est la boisson officielle de ce grand rituel australien, l’incontournable barbecue. Plus qu’un rituel, le « BBQ » est presque une institution : non seulement tout le monde en a un, mais ils envahissent même une grande partie des espaces publics type parcs et aires de camping. Fonctionnant en libre service, ils peuvent être gratuits ou activés pour la modique somme d’un ou deux dollars. Sur le grill, les australiens jetteront de la « seafood » ou de la viande : l’océan leur fournit langoustes, crabes, crevettes et poisson frais (dans le nord, le barramundi est particulièrement apprécié), et les fermes de l’intérieur du pays produisent steaks de bœuf et côtelettes d’agneau à volonté. Bien qu’elles ne soient pas passées dans les mœurs de l’australien moyen, des viandes un peu plus typiques sont disponibles chez certains bouchers et dans certains restaurants : le visiteur se fera donc un plaisir de taquiner son palais avec du gibier de kangourou, d’émeu, de crocodile, de buffle ou encore de dromadaire. Pour le dessert, l’Australie se targue de deux spécialités : la pavlova, une grande meringue fourrée de fraises et de fruit de la passion, et le lamington, un gâteau saupoudré de noix de coco. Muffins et brownies sont eux aussi très populaires.
Pavlova
Lamington cake
Que mange-t-on en Australie ? Au final, la réponse à cette question ne dépend que de vous : fast food américain, snacks sur le pouce, nourriture européenne, cuisine du monde, produits locaux… l’Australie offre un vaste panel de choix, et il ne tient qu’à vous de faire le vôtre. Bon appétit !
LES SPORTS AUSTRALIENS
L’Australie s’est depuis longtemps créé une réputation de nation sportive, et le cliché de l’australien bronzé qui se dépare de son costume-cravate après le bureau pour aller se livrer à une petite séance de natation ou surfer les vagues de Bondi Beach fait partie de l’imaginaire collectif. Qu’en est-il vraiment sur le terrain ?
Il serait impossible de débuter cet article autrement qu’en parlant du sport le plus australien d’entre tous. Ce n’est pas dans les eaux bleues du Pacifique que cela se passe, mais bel et bien sur la terre ferme : l’Australian Rules Football, plus communément appelé footy, peut s’appréhender comme une variante du rugby. Pour marquer un maximum de buts et remporter la victoire, les deux équipes de 18 qui s’affrontent sur le terrain sont libres de se servir aussi bien de leurs pieds que de leurs mains, que ce soit pour frapper la balle ou tacler l’adversaire. La balle et le terrain sont de forme ovale, et les buts sont constitués de 4 hauts poteaux sans filets. Pour marquer un but (« goal »), d’une valeur de 6 points, une seule solution : envoyer la balle entre les 2 poteaux centraux d’un coup de pied. Mais à quoi servent donc les autres poteaux, alors ? Le footy permet aussi de marquer un « behind », c'est-à-dire 1 point, quand la balle rebondit sur un poteau, passe entre un poteau central et un poteau extérieur, ou passe entre les poteaux centraux suite à autre chose qu’un coup de pied.
Compliqué ? Ce n’est que le début ! Pour apprendre à apprécier le footy, rien de tel qu’aller assister à un match dans l’un des stades de Melbourne, place-forte du sport. Là-bas, il vous sera difficile de devenir un vrai local sans être capable de discuter des mérites des Collingwood Magpies !
Dans ces conditions, qu’en est-il du football et du rugby traditionnels ? Ils se pratiquent aussi, pardi ! Le rugby « ordinaire » est le sport le plus populaire dans les États du Queensland et du New South Wales, et les deux se livrent une guerre sans merci lors de la série annuelle « State of Origin », jouée en 3 matchs. Cette passion pour le rugby se traduit également sur la scène internationale, où les Wallabies ont déjà remporté 2 coupes du monde, et avancent toujours au moins jusqu’aux quarts de finale. Malheureusement, la situation est toute autre en matière de football ! L’équipe nationale de l’Australie, les Socceroos, ne parvient que rarement à se qualifier pour la coupe du monde, où elle finit toujours par s’incliner en match de poule ou lors des seizièmes de finale. Difficile dans ces conditions de soulever un quelconque enthousiasme national pour le sport. A la place, les australiens préfèrent une discipline sans queue ni tête aux yeux des français : le cricket. Sur la pelouse s’affrontent deux équipes de 11 joueurs tout de blanc vêtus. Aux yeux d’un non-anglophone, le cricket évoque une forme de baseball bizarre : un joueur lance une balle, le joueur d’en face la frappe au moyen d’une lourde batte, et il ne semble parfois pas se passer grand-chose d’autre. Pour comprendre le cricket, faudrait-il donc appliquer la même technique que pour le footy et se rendre au stade ? Quand on sait qu’un match dure au minimum la journée, et au maximum 5 jours, on a vite fait d’y réfléchir à deux fois et de se dire qu’il vaut peut-être mieux se contenter de copier les jeunes australiens et d’emmener une batte pour jouer à la plage !
La plage, justement, parlons-en : l’image de l’employé de bureau surfeur n’est pas si éloignée de la réalité, et les vagues qui frappent les plages de Sydney et de Perth sont souvent surmontées de dizaines de planches. D’autres bons spots jalonnent les côtes dans le sud et l’est du pays : Crescent Head au nord de Sydney, la Gold Coast et la Sunshine Coast dans le Queensland, la côte longée par la Great Ocean Road dans le Victoria n’en sont que quelques exemples, et il est généralement très facile de trouver instructeurs et planches à louer. Et pour prendre sa dose d’inspiration avant de se jeter à l’eau, rien de tel que d’aller assister aux compétitions professionnelles qui se tiennent entre février et avril au fil de quatre événements majeurs : Quiksilver Pro (Gold Coast, QLD), Surfest (Newcastle, NSW), Drug Aware Pro (Margaret River, WA) et Rip Curl Pro (Bells Beach, VIC). Après tout, ce n’est pas un hasard si deux des plus grandes compagnies de « surfwear » au monde, Rip Curl et Billabong, sont australiennes !
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Le surf n’est pas le seul sport aquatique à remporter du succès auprès des australiens, qui sont aussi d’excellents nageurs : au fil des ans, leurs performances en piscine lors des Jeux Olympiques leur ont rapportées une cinquantaine de médailles d’or. L’hymne national le dit lui-même : les australiens vivent dans une contrée ceinturée par l’océan. Lorsqu’on sait que la vaste majorité de la population habite une ville côtière et que dans des capitales comme Sydney toutes les plages populaires sont doublées d’une piscine avec vue sur la mer, leurs exploits ne sont peut-être plus si étonnants ! L’affinité des australiens pour l’océan se développe également grâce aux omniprésents Surf Life Saving Clubs, dont les maîtres-nageurs habillés de jaune et rouge patrouillent les plages les plus fréquentées. Indissociable de l’été à la plage pour nombre d’australiens, les life savers ont leurs propres compétitions qui, à l’image d’un triathlon, combinent plusieurs disciplines : lors de leurs épreuves, il leur faudra courir, nager et ramer à bord d’un kayak puis d’une planche. Le rythme est intense, et ce n’est pas pour rien que la discipline porte le nom d’« ironman » (homme d’acier) !
A cette sélection de sports incontournables en Australie, il faut encore ajouter quelques grands événements annuels. En la matière, Melbourne s’impose rapidement comme la capitale sportive de l’Australie, aussi bien sur le plan national qu’international. Au niveau national, outre être le bastion du footy, en novembre Melbourne tient lieu de théâtre pour la Melbourne Cup, une course de chevaux aux airs de jour de fête : pour l’occasion, nombreux sont les gens à se mettre en tenue de gala (costard pour ces messieurs, haute couture et chapeaux improbables pour ces dames), et tout le monde semble bien plus préoccupé par ses paris que son travail. S’il vous fallait déjà savoir parler des Collingwood Magpies pour passer pour un local, maintenant vous devrez également être capable de saisir les références faites à Phar Lap, de loin le plus célèbre canasson d’Australie : ce pur sang s’est rendu célèbre en gagnant une vingtaine de courses, dont la prestigieuse Melbourne Cup, avant de mourir dans de mystérieuses circonstances en 1932… Les australiens ont la mémoire longue quand il s’agit d’honorer leurs meilleurs athlètes, même quand ces derniers sont des animaux : la peau de Phar Lap est maintenant exhibée au musée de Melbourne, et son cœur au musée national de Canberra !
Au niveau international, Melbourne est l’hôte de l’Open australien de tennis en janvier, et si Nadal et Djokovic y volent souvent la vedette aux locaux, il n’empêche que l’Australie produit elle aussi de très bons joueurs : Lleyton Hewitt est le plus jeune joueur à avoir jamais été classé numéro un mondial (2001). En mars, c’est le Grand Prix de Formule 1 qui prend le relai des grands événements sportifs internationaux. Ajoutez à cela le Grand Prix Moto de Phillip Island, île voisine de la capitale, et Melbourne devient rapidement un haut lieu incontournable pour tous les amateurs de sport, motorisé ou non.
L’Australie, nation sportive ? Et comment !
SYDNEY, CAPITALE AUSTRALIENNE DU SURF
En chaque surfeur sommeille le rêve d’une vague parfaite, brisant dans les eaux chaudes et translucides d’un pays lointain dont on peut à peine prononcer le nom. Chez le surfeur Français, espèce habituée aux eaux froides de l’Atlantique ou à la surpopulation des spots en été, l’Australie fait figure d’Eldorado. Il n’est donc pas étonnant d’y voir débarquer chaque année des milliers de Français en quête de la vague parfaite…
Quand la question de la destination se pose, Sydney est très souvent la réponse pour ces surfeurs expatriés… En effet, Sydney est incontestablement une des capitales mondiales du surf. Avec une très grande concentration de spots autour de la ville offrant de bonnes conditions toute l’année, Sydney est une destination surf d’excellence et un passage obligé pour tout surfeur qui fait escale en Australie.
Voici pour vous l’inventaire des meilleurs spots de la cité :
BONDI
Dans la banlieue Est de Sydney on trouve la très connue Bondi Beach. Il s’agit de la plage la plus fréquentée d’Australie. Les habitants y ont développé une culture à part basée sur le surf et le célèbre « Carpe Diem ». Le résultat est un quartier extravagant où la seule règle est de ne pas respecter les règles. Les lieux sont enchanteurs et beaucoup de voyageurs « égarés » se sont laissés séduire par la douce Bondi et ont jeté les amarres pour toujours sur les rivages de cette banlieue hypnotisante. Chaque matin dès le lever du soleil, les foules de joggeurs, surfeurs, adeptes du yoga et de la méditation s’emparent des lieux et viennent admirer l’un des plus beaux lever de soleil d’Australie. Bondi Icebergs est un lieu mythique de ce décor. De l’aube à la nuit, son bassin d’eau salée et sa terrasse avec vue sur mer attirent les sportifs et les gourmands. Le soir, la banlieue s’anime et les hordes de cheveux blonds viennent envahir jusqu’au petit matin les pubs et restaurants branchés dans une ambiance électrique.
Côté surf, les conditions y sont agréables toute l’année, les vagues sont régulières et l’eau d’une rare beauté. Lors des bon jours vous aurez peut être la chance de vous offrir quelques tubes dans une eau translucide au côtés d’un banc de dauphins. Attention malgré tout aux quelques requins qui rodent dans les parages et aux bancs de méduses « blue bottle » qui envahissent les eaux de Bondi après les tempêtes et les jours de fort vents. Néanmoins, compte tenu de la foule qui s’agglutine sur le spot dès que les vagues sont au rendez-vous, vous aurez certainement plus de chances de vous faire heurter par un autre surfeur que de faire une rencontre avec l’une de ces deux créatures…
COASTAL WALK ENTRE BONDI ET COOGEE
Depuis Bondi et jusqu’à Coogee, s’étire le Coastal Walk, une promenade d’une incroyable beauté qui serpente le long de la côte. En Novembre, s’y tient une exposition internationale de sculpture en plein air qui ravira les amateurs d’arts.
MacKenzies Bay est le premier spot de surf après Bondi. Il s’agit d’une petite crique encerclée de falaises abruptes qui offre un joli « reef break » (vague se brisant sur la roche) très prisé par les addicts de l’adrénaline. En effet, la rame pour rejoindre le « peak » (endroit où se brise les vagues) est une bataille contre le courant et le take-off (moment crucial où il faut se lever sur sa planche) est redoutable. Aucune erreur n’est possible sous peine de heurter les roches qui affleurent à la surface de l’eau…
Le spot voisin de Tamarama génère de longues « gauches » (vagues qui déroulent vers la droite lorsqu’on regarde le spot depuis la plage) très creuses et très rapides qui raviront les « tube riders ». Les locaux y sont rudes et il ne vaut mieux pas tenter de « taxer » leurs vagues. Même les meilleurs surfeurs de la planète n’y sont pas les bienvenus. On y a déjà vu Kelly Slater et Taj Burrow, appâtés par les vagues parfaite de Tamarama, se retrouver face à une horde de locaux déchaînés ne leur laissant aucune vague…
Bronte Beach, plus au Sud reçoit toutes les houles et offre une option intéressante lorsque les spots de Bondi et Tamarama saturent les jours de gros surf. Plus abrité que ses voisines et avec de meilleurs bancs de sable, Bronte tient la taille et produit de très jolies vagues pouvant dépasser 3 mètres. Les très bons jours, les vagues peuvent déferler d’un bout à l’autre de la plage sur plusieurs centaines de mètres. En dehors du surf, Bronte est un quartier très agréable à vivre où l’atmosphère est paisible. L’érosion et les assauts de l’océan sur les falaises ont permis la création d’une piscine naturelle d’eau de mer qui fait le bonheur des habitants du coin. Le parc environnant accueille les foules qui se retrouvent autour des barbecues publics lors des beaux jours.
Le Coastal Walk se prolonge jusqu’à Coogee, en passant par le « reef break » terrible de Clovely. La vague est très dangereuse et brise sur une roche acérée dans quelques centimètres d’eau. Lors des gros « swells » (houles) le spot se réveille pour créer des vagues mutantes. Pas d’amateurisme ici, le spot est réservé aux surfeurs très expérimentés qui n’ont ni peur du courant ni de passer du temps sous l’eau en cas de « wipe out » (chute)… Cette vague offrira aux plus téméraires un « take off » radical suivit d’un court tube dans les mâchoires de la bête. Avant de vous mettre à l’eau, n’oublier pas de prier pour ressortir de cette caverne liquide vivant… Coogee est certainement la plus cosmopolite des banlieues de Sydney. Elle est la terre d’accueil de milliers de jeunes étudiants venus découvrir le « lifestyle » Australien.La plage de Coogee est très calme car très protégée des houles. Elle convient parfaitement à l’apprentissage du surf et au perfectionnement. Coogee reste aussi un très bon spot de repli lors des jours de très gros surf pour les surfeurs qui souhaitent surfer des vagues à échelle humaine…
MANLY
Située à l’extrême Nord de Sydney, la plage de Manly est très réputée pour ses vagues et son lifestyle. Manly est très facilement accessible depuis la ville par ferry. On peut y surfer toute l’année, même si l’hiver, de Juin à Novembre reste la meilleure saison pour les amateurs de grosses vagues et de sensations fortes. En effet, les grosses houles venues du Nord offrent à cette époque de l’année des sessions épiques pour les plus courageux. Avec son ambiance décalée, ses rues encombrées de pubs diffusant des films de surf, de surfshops aux enseignes toutes plus branchées que les autres, Manly est l’une des plages les plus prisées de Sydney. Elle attire chaque année des milliers d’étrangers venus pour son cadre de vie idyllique et… ses vagues réputées dans le monde entier ! En effet, on y trouve une grande diversité de vagues pour tous les niveaux. D’ailleurs, une compétition durant laquelle s’affrontent les meilleurs surfeurs Australiens y est organisée tous les ans.
On trouve à l’extrémité nord le « beachbreak » (vagues se cassant sur du sable) de Queenscliff, anciennement nommé par les aborigènes Curl Curl, qui attire les foules lorsque les vagues sont bonnes. Le spot fonctionne à toutes les marées mais préfère les houles venues du Sud Est. Lorsque la houle est consistante les vagues ont vite tendance à fermer et il vaut mieux opter pour les spots plus au sud. En redescendant vers le cœur de la bourgade de Manly, on trouve le spot mythique de Steyne. Le Lors des bons jours, l spot peut offrir pour les plus chanceux des rides d’anthologie !orsque les conditions sont réunies les plus audacieux pourront s’offrir de longs tubes. On se souvient encore du tube de 8 secondes de Larry Blair lors de la compétition du Coca Cola Surf en 1977 dans des vagues d’une rare perfection et devant une foule en délire. Mais attention aux courants et aux rochers qui affleurent ainsi qu’aux quelques squales qui patrouillent dans le coin…
L’extrême Sud de Manly offre de bonnes conditions pour apprendre le surf et se perfectionner. Une fois ce cap passé, n’hésitez pas à vous rendre sur les spots pour surfeurs confirmés… Queensie Bomby est le premier « reef break » de Manly. Le spot ne se réveille que les jours de très grosses houles. Les vagues cassent alors à près de 1 kilomètre au large et offrent un « take off » très radical suivit d’un tube très profond et très court. C’est une vague très dangereuse et capricieuse qui demande un bon entraînement, une bonne connaissance du spot et beaucoup de patience. Ceux qui arriveront jusqu’au « peak » obtiendront une bonne dose d’adrénaline pour les années à venir !
Fairy Bower est le « reef break » le plus connu de Manly. Les vagues viennent s’enrouler autour de la pointe sud de Manly. C’est une vague magnifique qui s’est fait une renommé chez les tubes riders Australiens et les amateurs de longues vagues. Le soir, autour d’une bière dans l’un des nombreux pubs de Manly, les locaux vous raconteront des rides merveilleux et des légendes de tubes de plus de 10 secondes ! Quand la houle est très grosse, la vague de Winky, qui casse au large de Fairy Bower rejoint cette dernière pour former une vague d’une longueur éternelle… Le ride est alors formidable et inoubliable.
MAROUBRA OU TERRITOIRE DES BRA BOYS
Le gang des Bra Boys, dont la réputation n’est plus à faire, règne sur les lieux. Maroubra fait partie des des nombreuses réserves de Surf de l’Australie. Le spot est très reconnu parmi les surfeurs du monde entier et s’est créé une réputation dans le milieu du « gros surf » grâce au exploits des Bra Boys menés par les frères Abberton. Kobe Abberton, malgré ses problèmes avec la justice, a propulsé la petite banlieue de Maroubra sur les devants de la scène « surfistique » en surfant les plus grosses vagues du monde et en battant Kelly Slater lors d’une compétition mémorable tenue à Maroubra Au cœur de la banlieue on trouve le « beach break » de Dunny Bowl et celui de Malabar qui offrent de très bonnes conditions toutes l’année et pour tous les niveaux. Seuls points négatifs : le localisme et la foule à l’eau.
Pour parer à la surpopulation sur les spots, il vous suffit d’attendre l’arrivée d’une grosse houle et le réveil de « Ours », la vague bestiale de Maroubra. Elle déferle au pied d’une falaise abrupte sur seulement quelques centimètres d’eau. La mise à l’eau est difficile mais rien comparé à ce qui vous attend si vous atteignez le « peak ». Des montagnes de liquide qui se brisent très violemment sur du reef acéré, une vague vicieuse et très dangereuse qui se fera un malin plaisir à vous haché à la moindre erreur… Si la vague vous épargne, prenez garde aux requins qui ont fait de la zone leur territoire de chasse de prédilection… Si vous avez toujours le courage d’accrocher votre leash et de vous jeter à la mer pour tenter de prendre les tubes les plus massifs et profonds et votre vie, n’oubliez pas de respecter les priorités et de laisser aux Bras Boys leurs vagues. Votre survie en dépend et ils sont une menace tout aussi importante que les vagues ou les squales !
CRONULLA OU LE TUBE LE PLUS PHOTOGRAPHIÉ D’AUSTRALIE
Au sud de Sydney se trouve une péninsule très prisée par les surfeurs : Cronulla. De l’aborigène Kurranulla qui signifie « coquillages roses », Cronulla est une longue bande de sable qui s’étend de Boat Harbour à Oak Park sur plusieurs kilomètres. Elle attire des milliers de touristes chaque année depuis plus de 100 ans pour la beauté de ses plages, la pureté de son sable et son cadre de vie très agréable. La pratique du surf s’y est développée très tôt grâce notamment à la création du premier Surf Life Saving Club en 1908. La visite du surfeur légendaire Duke Kahanamoku en 1914 encouragea les surfeurs du monde entier à venir découvrir les tubes de Cronulla. La réputation des vagues de cette plage n’est donc plus à faire. Le spot compte d’ailleurs parmi ses locaux quelques uns des meilleurs surfeurs de l’histoire du surf tels que Bobby Brown et Mark Occhilupo, champion du monde de surf en 1999. On y dénombre de nombreux vagues pour tous les niveaux et tous les goûts tels que Cronulla Point, Wenda ou encore Elouera. Shark Island, au large de Cronulla, peut générer lors des grosses houles des vagues de plus de 5 mètres et des sensations fortes à tous ceux qui réussissent à franchir la barre et à braver les courants. Voodoo est l’autre vague connue mondialement de Cronulla, dont on garde longtemps en mémoire les souvenirs de tubes infinis et très rapides. Pour résumer, vous ne serez pas déçu par une visite à Cronulla !
LE SYDNEY ROYAL NATIONAL PARK
Le Royal National Park de Sydney ravira les surfeurs en quête d’aventure. Loin des foules de Bondi, Coogee, Manly et Cronulla, ce parc national, le plus vieux au monde après celui de Yellowstone au Etats Unis, offre un cadre magnifique à quelques minutes du cœur de la ville. Après deux incendies majeurs en 1994, la nature commence à reprendre ses droits. Le meilleur moyen de découvrir ces lieux enchanteurs reste le road trip traditionnel : partez quelques jours à la découvertes des 20 kilomètres de côte qui regorgent de spots secrets. Garie Beach, est la plage de surf la plus connue du Royal National Parc. Elle offre de très belles conditions jusqu’à 3 mètres de vagues et produit de très longs tubes qui peuvent déferler sur 200 mètres dans une eau turquoise et translucide. Néanmoins pour les plus aventureux, nous vous garantissons, que le parc possède de nombreuses autres vagues, encore vierges, qui n’attendent que de se faire surfer !
SYDNEY HARBOUR
Enfin, pour les surfeurs citadins, nous vous conseillons fortement, lors des très gros swells de vous aventurer dans les nombreux parcs qui bordent la baie de Sydney. En effet, lorsque la houle est vraiment grosse et les bonnes conditions réunies vous aurez la chance de vous offrir de bons rides aux pieds des building. Les vagues ne sont pas forcément parfaites mais le cadre est tellement atypique que nous n’avons pas pu y résister !
Sydney offre donc des très belles possibilités pour les surfeurs qui y font étape. Néanmoins n’oubliez pas que l’Australie et ses quelques 25 000 kilomètres de côte regorge de spots tous plus sauvages les uns que les autres. Faites vous la main à Sydney et partez à l’aventure !
Events : Des fêtes typiques et originales !
Sydney organise en février son Mardi Gras Gay et Lesbien. Le carnaval gay de Sydney est ensoleillé, déjanté et cosmopolite, de quoi faire le plein d'énergie. L’ouverture du festival a lieu lors du Fair Day, une immense fête communautaire dans la proche banlieue. La parade le long d’Oxford Street se transforme en la Gay Pride la plus importante au monde. La nuit, la foule danse dans le Royal Botanic Gardens ou à la monumentale fête finale. Même l'Opéra de Sydney accueille des spectacles atypiques et excentriques.
Si vous préférez plus de douceur et de poésie, la Capitale australienne accueille à l'automne la Ballon Fiesta ! Pendant neuf jours en mars, des dizaines de montgolfières bariolées décollent des pelouses de l’ancien Parlement de Canberra. On observe ce spectacle magique à l'aube suivi d'un petit-déjeuner anglais et d'un spectacle.
A Alice Springs, au centre du pays, a lieu la Camel Cup, chaque année en juillet. Cette folle course de dromadaires se déroule sur la terre rouge de l’Outback et consiste à faire courir les dromadaires montés par des cavaliers déguisés en mariés. Ils s'arrêtent au milieu de l'arène pour faire monter leurs mariées et atteindre ensuite la ligne d'arrivée ! Vous pouvez participer au concours des Mister et Miss Camel Cup ou regarder des danseuses du ventre se faufiler entre stands de nourriture pour continuer dans la bonne humeur générale.
A Darwin, le mois d'août voit arriver le fabuleux moment de la Darwin Beer Can Regatta. Pour l'occasion, les habitants fabriquent des bateaux à partir de canettes de bière ou de sodas, certains atteignant parfois 12 m de hauteur ! Les participants emportent avec eux des bombes de farines et pistolets à eau pour maltraiter leurs adversaires !
Toujours dans le Territoire du Nord, décidément doté d'humour, a lieu la Henley-on-Todd. Il s'agit d'une régate annuelle qui se tient sur la rivière Todd... asséchée ! Le dernier dimanche d’août, les sables de la rivière se transforment en piste de course pour faire place à une équipe de faux bateaux, des yachts sans fond et des kayaks d’eau vive, de petites planches de surf à cinq personnes et des skis de sable. Chaque catégorie offrant une course mémorable !
Outre l'amusement, ces évènements aussi divers permettent de mieux cerner une région, une ville et ses habitants. Une chose est sûre, si les Australiens sont parfois très conventionnels lors de fêtes officielles ils savent aussi, un peu comme nos amis Anglais, se montrer complètement décalés !