On our way to Australia !

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BRISBANE


Surnommée « BrisVegas », tantôt par ironie, tantôt par snobisme, Brisbane a longtemps souffert de sa réputation de « backwater » : celle d’une grosse ville de cambrousse endormie. Si ces taquineries étaient auparavant justifiées, au 21ème siècle il n’en est plus rien : troisième cité la plus peuplée d’Australie après Sydney et Melbourne, Brisbane a surfé sur la vague de la croissance, nourrie par une économie florissante et un climat subtropical attrayant. Du vilain petit canard au grand cygne, la transformation de la cité reine de l’état du soleil n’a pas fini d’en mettre plein la vue.

 

 

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Comme partout ailleurs en Australie, l’histoire de Brisbane commence au Temps du Rêve : longtemps avant l’arrivée de l’homme blanc, les aborigènes Jagera et Turrbal habitaient ces rivages où l’abondance de poissons et de crustacés favorisaient l’établissement de campements. Vision poétique d’une époque empreinte de simplicité, qui tranche avec l’avènement sombre et pragmatique de l’ère de la colonisation : comme beaucoup d’autres villes australiennes, Brisbane fut avant tout le site d’une colonie pénitentiaire. Initialement établie en 1824 sur les rives de Moreton Bay, là où se situe maintenant la banlieue de Redcliffe, la colonie est rapidement déplacée : moins d’un an après leur arrivée, colons et prisonniers déménagent d’une vingtaine de kilomètres en direction de l’intérieur des terres. Leur nouvel emplacement, au creux de l’un des larges méandres du fleuve Brisbane, leur permet un bien meilleur approvisionnement en eau potable et décourage les tentatives de fuite des bagnards, encerclés par le cours d’eau.

Pendant 17 ans, Brisbane n’est rien de plus qu’une prison : un décret gouvernemental empêche quiconque de s’installer à proximité de ce bagne qui n’accueille que les détenus les plus difficiles, envoyés par Sydney. Toutefois, avec le temps, l’Angleterre cesse peu à peu de déporter ses criminels vers l’Australie, et au début des années 1840 Brisbane commence à accueillir des colons ordinaires, hommes et femmes libres cherchant à faire ou refaire leur vie à l’autre bout du monde. Originellement nommée en l’honneur du gouverneur du New South Wales, Sir Thomas Brisbane, la ville s’émancipe bientôt de son autorité : en 1859, le Queensland est proclamé colonie à part entière, indépendante du NSW et devenue son égale… du moins sur le plan légal. Car si la cité de Sydney dépasse alors déjà allègrement les 50.000 habitants, celle de Brisbane n’a pas encore décollé des 6000 résidents ! Dès lors, Brisbane rame pour s’en sortir et tenter de combler son énorme retard au démarrage. Les circonstances naturelles ne lui feront pas de cadeau : bâtie sur des plaines inondables qui font l’objet de crues rares mais dévastatrices, Brisbane est frappée par de terribles inondations en 1974. L’eau envahit le centre-ville ainsi que des milliers d’habitations, causant des centaines de millions de dollars de dégâts. L’adversité entrave le développement urbain, et Brisbane perd de nouveau du terrain – autant de désastres et de retards qui expliquent sa réputation campagnarde de cité à la traîne.

 

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Malgré ses handicaps et catastrophes, Brisbane réussit tout de même un tour de force : elle n’est peut-être toujours pas la première ville d’Australie, mais elle est celle dont la croissance est la plus galopante. Sa relative proximité au tropique du Capricorne la fait jouir d’un climat subtropical caractérisé par des étés chauds et des hivers doux. La pluie tombe principalement en été, en averses tièdes qui ne sont pas toujours déplaisantes. Même au cœur de l’hiver, les températures de milieu de journée tutoient les 20°, et ne descendent que rarement en dessous de 10°. Cette météo attractive, qui ne le devient que de plus en plus au fur et à mesure que l’on remonte vers le nord, est l’un des fondements de l’économie du Queensland. Premièrement par le biais du tourisme, industrie toujours plus active là où il fait beau et chaud, et deuxièmement par celui de l’agriculture, l’état accueillant de vastes plantations de bananiers et de canne à sucre. Ajoutez à cela la présence de riches gisements miniers dans l’intérieur des terres, et l’économie du Queensland sera sans doute capable de continuer à surmonter tous les obstacles. Il le faut bien : cette année, les crues intempestives de la Brisbane River ont frappé une nouvelle fois, générant les inondations les plus violentes depuis 1974. Evacués, les résidents s’en sont sortis indemnes, mais les dégâts matériels étaient inévitables : 20.000 maisons inondées, et une facture se chiffrant en milliards de dollars.

Difficile de deviner une telle histoire de rebondissements et de contretemps en se promenant dans les rues d’un centre-ville dynamique où les gratte-ciels sont quadrillés par de larges avenues. Au cœur de ce centre souriant et ensoleillée, Queen St Mall, principale artère piétonne et commerçante où tout Brisbane vient se presser pour faire les magasins, déjeuner en terrasse ou attraper une séance de cinéma. C’est cette « rue de la reine » qui établit la dénomination de toutes les autres voies du centre-ville : chaque avenue a en effet reçu le nom d’un membre de la famille royale. Les avenues portant un prénom féminin courent en parallèle à Queen St, tandis que celles qui ont reçu un prénom masculin lui sont perpendiculaires. Une façon comme une autre de s’orienter ! L’architecture du centre de Brisbane se veut moderne : de hauts buildings à base de verre et d’acier dominent l’horizon d’une cité au regard tourné vers l’avenir. De ci de là, d’anciens bâtiments de pierre construits au siècle dernier offrent un charmant contraste aux tours contemporaines, et la cohabitation entre passé et futur accentue l’attrait de chacun. Un peu à l’écart du centre, dans les quartiers résidentiels, des maisons traditionnelles à l’état, les « Queenslanders » : construites en bois, sur pilotis, avec de hauts plafonds et de larges vérandas, elles dégagent un sentiment de confort et de sérénité. Spacieuses, ombragées et bien ventilées, les Queenslanders sont parfaitement adaptées au climat chaud de Brisbane.

 

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Pour visiter Brisbane, il faudra apprendre à jongler entre les rives : divisée par son fleuve, la ville s’étale de par et d’autre du cours d’eau. Les traversées s’opèrent facilement grâce à de grands ponts, tantôt routiers, tantôt piétons ou cyclistes, si ce n’est les trois à la fois. Autre alternative : embarquer à bord d’un « CityCat », les petits catamarans bleus et blancs motorisés qui prennent le relais des bus et des trains pour assurer les transports autour du fleuve. Un excellent moyen d’allier l’utile à l’agréable en se déplaçant d’une croisière offrant de beaux panoramas sur la ville et les falaises rougeoyantes de Kangaroo Point, au détour de l’une des boucles de la rivière. Un terrain de jeu naturel qui accueille chaque jour des citadins sportifs venant pratiquer leurs techniques d’escalade et de rappel à deux pas de leur lieu de travail. Sur la même rive, South Bank, face au centre-ville, a été aménagée en une vaste promenade émaillée de cafés, glaciers et restaurants, où d’élégantes allées de bougainvilliers aux fleurs roses mènent à la pièce centrale des lieux :des piscines aux contours courbés bordés de sable et de cocotiers où tout un chacun peut venir se rafraîchir et se baigner gratuitement, avec vue sur le fleuve et les bâtiments du centre-ville en prime. Brisbane n’a pas pu être bâtie au bord de la mer ? Qu’à cela ne tienne, les australiens ont bâti la plage à Brisbane ! South Bank sert aussi de centre culturel à la cité : on y trouve le Queensland Museum, la Queensland Art Gallery, la State Library et le Performing Arts Center où se produisent des spectacles d’opéra, de danse et de musique. Véritable centre névralgique des loisirs à Brisbane, South Bank accueille chaque année le Riverfestival ou Brisbane Festival, qui, tout comme les célébrations de Noël et du nouvel an, est un excellent prétexte à tirer de magnifiques feux d’artifice qui se reflètent sur les eaux du fleuve.

 

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Rive sud et rive nord s’opposent et se complètent aussi à travers certains des quartiers les plus populaires de la ville : au sud, West End a adopté l’esprit bohème avec une collection de cafés « cozy », de restaurants bon marché, de magasins de fripes ou de produits bio, le tout formant un quartier à la fois couru et sans prétention, fréquenté par les véritables hippies autant que les gentils bobos.  Au nord, la Fortitude Valley est le quartier branché par excellence où les jeunes professionnels viennent vivre, dévaliser les magasins à la mode et faire la fête jusqu’au bout de la nuit dans des bars et boîtes animés par des DJs survoltés. Deux mondes bien différents qui gravitent chacun d’un côté de la rivière. Mais que l’on soit rive sud ou rive nord, une chose est sûre, Brisbane sait offrir le repos aux fêtards comme aux babas cool grâce à sa multitude de jardins : dépaysement garanti, notamment, en visant les jardins botaniques de la ville où des plateformes de bois emmènent au-dessus des mangroves qui longent le fleuve, et où la nuit des possums coquins descendent des arbres pour venir fouiner le contenu des poubelles. Mais les plus beaux jardins sont sans aucun doute ceux du Mount Coot-tha, dans la banlieue ouest de la ville. Ici, étangs et parterres de fleurs accueillent une foultitude de plantes inhabituelles, oasis de verdure où ibis, canards, tortues et dragons d’eau viennent tout naturellement trouver refuge pour le plus grand bonheur des amateurs de faune et de flore. Situé sur une colline, le Mount Coot-tha offre depuis son sommet une vue imprenable sur l’immense étendue de Brisbane, et la frêle silhouette de ses gratte-ciels au loin. A proximité, le sanctuaire de Lone Pine prolonge le plaisir de découverte : ce parc animalier en bord de fleuve est l’un des plus réputés d’Australie, et ses enclos, souvent de plein air, regroupent nombre d’animaux typiques tels que les kangourous, koalas, wombats, émeus et casoars. Une attraction qui n’a de cesse d’émerveiller les grands et les petits, autochtones ou étrangers.
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Ville moderne, riche et en plein essor, Brisbane offre à qui le veut un style de vie qui marie habilement travail et plaisir, dans une ambiance dynamique qui ne se départit pas pour autant de son petit côté relax et détendu. Ensoleillement, végétation exotique, faune riche et températures douces tout au long de l’année s’y ajoutent pour faire de la capitale du Queensland une parfaite métropole des antipodes.


19/11/2015
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