On our way to Australia !

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PERTH


A 2700 km de route d’Adelaide, capitale la plus proche, et près de 4000 km de la côte est, Perth est l’un des grands centres urbains les plus isolés au monde. Esseulée dans le sud-ouest du Western Australia, l’Australie Occidentale, cette agglomération de 1,6 millions d’habitants dispose pourtant de nombreux atouts propices à l’oubli de son éloignement : capitale la plus ensoleillée d’Australie dont le dynamisme économique surfe sur la vague du boom de l’industrie minière, Perth est une cité qui monte. Portrait d’une ville de plus en plus prisée par les backpackers.

 


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Fondée par le capitaine James Stirling en 1829, Perth et son état ont tout d’abord porté le nom de Swan River Colony, d’après le fleuve sur les berges duquel la ville est située. En s’établissant ainsi, les colons britanniques ont pris possession de terres traditionnellement occupées par le peuple aborigène Noongar, présent dans cette région depuis des milliers d’années, et auparavant explorées par des navigateurs français et hollandais, passés par là dès le 17èmesiècle ! Cette histoire d’occupation et de visites intermittentes n’arrête guère les anglais, qui choisissent le site pour établirla première colonie d’Australie Occidentale. Portant la distinction d’avoir originellement été composée d’hommes et de femmes libres, la colonie de Swan River a dû par la suite accepter l’influx de bagnards, main d’œuvre nécessaire à la construction d’infrastructures : aujourd’hui encore, de nombreux bâtiments témoignent du travail des condamnés, à commencer par la mairie (« town hall ») de Perth ! Dès la fin du 19ème siècle, la richesse minière de l’état est découverte, et une ruée vers l’or fait dramatiquement enfler la population locale. Au fil de l’évolution de l’industrie et des techniques employées, le boom minier aura soutenu la croissance de la ville à travers le 20ème siècle, jusqu’à nos jours.

Pour comprendre Perth, il faut la placer dans son contexte : celui du Western Australia. Sous cet humble sobriquet se cache le plus grand état d’Australie, qui occupe à lui seul pas moins d’un tiers du continent. Malgré sa taille, le WA est pourtant l’un des états les moins densémentpeuplés : en son giron, Perth rassemble plus de la moitié des habitants d’Australie Occidentale. Son emplacement géographique, à l’extrémité sud-ouest du pays, a des apparences d’oasis : verdoyante et productive, la région accueille fermes et vignobles aux récoltes irriguées par les fleuves et les pluies hivernales. Ici, le climat est méditerranéen. Durant les étés chauds et secs, la météo est toujours la même : ciel dégagé, températures dépassant les 30°. En hiver, l’air se rafraichit et les précipitations étanchent la soif de la terre. Cette météo qui parait couler de source aux européens n’est pourtant pas si commune ici : à l’exception du nord tropical, le reste du Western Australia est aride et désertique. Des variations climatiques expliquant mieux la disparité démographique.

 

 

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Sur les berges de la Swan River, à une vingtaine de kilomètres en amont de l’Océan Indien, Perth tire parti de ce climat idéal qui contribue à faire d’elle une ville reconnue pour la qualité de vie qu’elle propose. Une douceur de vivre qu’il est aisé d’expérimenter dans le grand Kings Park, en bordure du centre-ville : 4 km² d’une verdure composée de pelouses et de jardins botaniques mais également de la végétation naturelle de la région, le tout couronné d’une vue panoramique sur le fleuve et les gratte-ciels de la city, desservie par les multiples rubans d’une autoroute. Parmi les attractions de Kings Park, la Lotterywest Federation Walkway, une passerelle de verre s’élevant à une cinquantaine de mètres du sol et permettant aux visiteurs de marcher à hauteur de la canopée. Un point de vue originel et inhabituel sur les arbres, pour compléter une visite par des sentiers terrestres un peu plus ordinaires mais néanmoins intéressants, tels que la Kokoda Track MemorialWalk, établie en l’honneur des soldats australiens qui ont combattu en Papouasie Nouvelle-Guinée à l’occasion de la Seconde Guerre Mondiale.

Pour en apprendre davantage sur le passé historique de la ville et du pays, c’est vers le centre culturel de la cité qu’il faudra se diriger. Au Western Australian Museum il est aisé de s’informer sur la faune et la flore locale, mais l’exposition permanente vedette concerne le peuple indigène qui a habité en premier, et pour le plus longtemps, les environs de la Swan River : « Katta Djinoong: First Peoples of Western Australia » explique le style de vie traditionnel des aborigènes Noongar. Mais l’exposition ne s’arrête pas à cette vision idéalisée d’une existence ancestrale en accord avec la nature : on y parle également du choc de la rencontre avec les européens conquérants, et des nombreux méfaits de cette époque pas si lointaine. Massacres et génération volée, l’histoire de la colonisation est, comme partout, entachée de sang. Heureusement, une lumière subsiste au bout du tunnel : en Australie, on parle toujours de « réconciliation », un long processus marqué en 2008 par les excuses officielles de Kevin Rudd, alors premier ministre et chef de la nation.

Après le musée, le Cultural Centre fait la part belle à l’art, pour tous les goûts : l’Art Gallery, traditionnelle, rassemble une belle collection d’œuvres locales et aborigènes, en plus d’une sélection nationale et internationale. Le PICA (Perth Institute of Contemporary Arts) affirme haut et fort sa vocation expérimentale et avant-gardiste avec des installations vidéo, des concerts, de la danse moderne, des expositions à la croisée de multiples disciplines et des concepts tels que les « sculptures virtuelles » de John Gerrard. Juste à côté, des salles de théâtre, elles aussi divisées entre le classique par le biais du State Theatre Centre, et l’indépendant au Blue Room. Autant d’établissements visant à prouver que l’isolation n’empêche pas une vie culturelle et artistique développée, un sentiment qui se renforce lors du Perth International Arts Festival, qui se déroule chaque année en février/mars sous l’égide d’une multitude de danseurs, de musiciens, de comédiens, d’écrivains, et d’autres artistes de tous bords et tous horizons venus ici montrer leur talent et faire étalage de la puissance de leur créativité perpétuellement renouvelée.

 

 

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En s’écartant du centre-ville, la découverte des plaisirs de Perth se poursuit le long de la côte : Cottesloe Beach est l’une des plages les plus populaires du coin, et l’endroit idéal pour venir nager, surfer, ou tout simplement se retrouver autour d’un barbecue en fin d’après-midi, en regardant le soleil descendre et disparaitre dans les profondeurs de l’Océan Indien. Un peu plus loin au sud, une ville dans la ville : Fremantle, « Freo » pour les intimes, est presque indissociable de Perth. Bien que techniquement avalée par l’avancée des banlieues de la capitale, Fremantle a su garder une identité propre et un charme bien à elle. Ici, l’héritage pénal et maritime est encore apparent dans les bâtiments du 19ème siècle qui ont été préservés jusqu’à nos jours et donnent son cachet architectural au port, reconverti en quartier détente et plaisir où il fait bon venir se balader, boire un café, déguster un fish’n’ chips ou découvrir la bière locale, « Little Creatures ». Freo accueille également marchés et festivals ajoutant au dynamisme bon enfant des lieux.

Par-delà Fremantle, c’est un bras de mer qu’il faut traverser pour découvrir la destination week-end la plus incontournable de Perth : Rottnest Island. Cette petite île de 11 km de long pour 5 km de large se trouve à 20 km de la côte et offre un magnifique terrain de jeu naturel à tous les touristes, cyclistes, promeneurs et baigneurs de la région. Les voitures sont interdites sur l’île, et le vélo est par conséquent le meilleur moyen de faire le tour des lieux, de plage en plage, de vue en vue, en prenant le temps de rencontrer les stars de l’île : les quokkas. Ces petits marsupiaux font partie de la famille des kangourous, mais leur taille minuscule, à peu près celle d’un chat, leur donne des airs de gros rongeurs. Rottnest abrite la dernière grande population de quokkas au monde, et est donc le meilleur endroit pour les observer en toute tranquillité dans leur milieu naturel.

 

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Pour des échappées plus longues, de quelques jours à quelques semaines, Perth est bien sûr le portail idéal pour visiter la région du sud-ouest de l’Australie Occidentale. Margaret River, 260 km au sud, offre une région campagnarde et viticole plaisante aux touristes et pourvoyeuse de travail saisonnier pour les Working Holidaymakers. En continuant vers l’est, le long de la côte, une succession de rivages à l’eau transparente et turquoise, d’Albany à Esperance. A l’opposé, 250 km au nord de Perth, dans les environs de Cervantes, un paysage lunaire et millénaire : le désert des Pinnacles du parc national de Nambung, où des tours de sable érodées par les éléments se dressent parmi les dunes, le tout avec vue sur la mer dans un vif contraste de jaune et de bleu. Un paysage antique, désolé et sauvage, dont la nature splendide et indomptée rappelle brusquement combien Perth est solitaire.



19/11/2015
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