On our way to Australia !

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HOBART


Ancienne colonie de bagnards, auparavant port de baleiniers et repaire des chasseurs de phoques, Hobart a su laisser derrière elle un sombre passé et se réinventer : de nos jours grande ville à la fois dynamique et provinciale, la capitale de Tasmanie, riche de 215.000 habitants, est un lieu où il fait bon vivre, au bord de l’eau et à l’ombre des montagnes.

 

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C’est en premier lieu ce magnifique cadre naturel qui frappe le visiteur lors de l’arrivée à Hobart, notamment par la route : un grand pont bossu s’élance d’une rive à l’autre de la rivière Derwent et mène vers une ville dont l’apparence est rehaussée par la silhouette sombre du Mount Wellington, imposant arrière-plan aux habitations. D’une altitude de 1271m, le mont et ses colonnes de dolérite dominent la cité, et lui confèrent son humeur : tantôt clémente sous un ciel bleu, tantôt maussade et menaçante quand les sommets disparaissent sous le poids écrasant des nuages. En été,randonneurs, cyclistes et cavaliers arpentent les nombreux chemins du parc, tandis qu’en hiver ses pentes rocailleuses sont saupoudrées de neige. Le sommet, accessible par une route bitumée, dévoile toute l’année un panorama de roi sur une Hobart qui, coincée entre la grandeur des chaînes et la large embouchure de la Derwent, parait minuscule, maigre refuge d’humanité niché au cœur de la puissance d’éléments libérés.

Cette sensation de petitesse et d’isolation est accentuée par le vaste Southern Ocean, dans lequel se jette la Derwent. Par-delà cette immensité bleue, il n’y a plus d’autre terre que les étendues glacées de l’Antarctique. En ces conditions, il n’est pas étonnant qu’Hobart, grande ville la plus au sud d’Australie, compose avec un climat océanique, changeant et froid. Même au cœur de l’été tasmanien, le fond de l’air est frais (température moyenne : 21°C), et Hobart ne connait presque jamais les vagues de canicule qui accablent le continent australien. Les averses sont régulières tout le long de l’année, et le vent qui souffle souvent sur la cité entraîne des journées d’alternance où pluie et soleil se succèdent au coude à coude. Pour toutes ces raisons, de paysage comme de climat, il plane sur Hobart comme un parfum de Nouvelle-Zélande : ici, les étendues arides et rougeoyantes de l’outback australien semblent bien loin.

 

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Le centre-ville s’articule autour de l’artère commerciale et piétonne d’Elizabeth Street, enjolivée de quelques drapeaux pendus aux rangées de lampadaires, et par des panneaux d’apparence « Tim Burtonesque » qui indiquent le nom des rues et les directions. Boutiques et cafés brassent une foule permanente tout au long de la journée, et il fait bon s’arrêter sur un banc à l’ombre d’un arbre pour regarder les passants en sirotant une boisson chaude. Cependant cette activité bourdonnante est avant tout diurne : passé 17H, Hobart quitte brutalement ses faux airs de métropole pour se rappeler à sa nature de ville de campagne, et les rues deviennent rapidement désertes. Pour retrouver de l’animation, et un endroit où dîner, il faudra quitter le centre : le long des quais de Constitution Dock et Victoria Dock, poissons et fruits de mer sont servis à toutes les sauces et pour toutes les bourses, depuis le fish'n'chips flottant où passer commande à emporter au restaurant le Drunken Admiral (« l’amiral éméché » !) richement décoré dans l’esprit pirate. Un peu plus excentré, le quartier de North Hobart aligne dans son avenue principale des restaurants de toutes nationalités, de l’indien au thaïlandais en passant par l’italien. Le plus haut lieu d’activité d’Hobart demeure cependant Salamanca Place : ici, les bistros ne manquent jamais de monde ni d’ambiance, avec leurs tables et parasols en terrasse sur le trottoir pavé, et leurs salles nichées dans l’intérieur vieillot et chaleureux de basses bâtisses de briques construites au 19ème siècle. Le samedi matin, Salamanca Place accueille également le marché le plus populaire de l’état, et une foule permanente se faufile entre des étals qui regorgent de nourriture et d’artisanat : ici, on vend du fromage de Bruny Island, des gâteaux faits maison, du miel tasmanien, des tirages photographiques, des chaussettes de laine, des sélections de thé, des bagues de bois, des livres d’occasion, des vêtements tout styles confondus ; on recycle cuillères et fourchettes en mobiles mélodieux et d’anciennes plaques d’immatriculation sont transformées en couvertures d’albums photo. La créativité déployée, à l’image de l’étendue du choix, est sans limites.

 

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Derrière les immeubles trapus de la place, quelques étroites ruelles mènent à Salamanca Square : ici aussi, collection d’endroits où se remplir la panse, espacés de quelques magasins. Les voyageurs itinérants apprécieront le concept pragmatique et amusant de machine café : divisé en deux par une partition de verre, la salle comprend un côté laverie, et un côté café. On arrive les bras chargés de linge sale à fourrer dans les machines avant d’opérer la transition vers les tables du café pour commander petit-déjeuner ou déjeuner en attendant que les vêtements soient prêts. Au machine café, on se régale autant à déguster son toast à l’ail couvert d’avocat, de salade et d’haloumi, qu’à observer les autres clients, comme cet homme à l’air de célibataire endurci, chemise rose, jean serré, chaussures pointues et joues mal rasées, qui apporte son linge par bassine entière avant de repartir en catimini. La visite culinaire d’Hobart se poursuit également en dehors de la ville : deux grandes icônes de l’alimentation australienne ont ici leur siège. D’un côté, à Claremont, l’usine de Cadbury, le plus grand fabricant national de chocolat. De l’autre, à South Hobart, la brasserie Cascade, bière attitrée du sud de la Tasmanie (à ne pas confondre avec Boag’s, qui règne sur la moitié nord de l’état !). Ces deux infrastructures sont ouvertes aux touristes, qui pourront suivre une visite guidée des installations, dégustation comprise, avant de faire leurs emplettes au magasin des sites. Et comme si cela ne suffisait pas, les environs de Richmond sont également riches en vignobles

 

 

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Bien qu’Hobart ne dispose pas de la richesse culturelle d’une cité comme Canberra, les amateurs d’art et de musées pourront trouver de quoi combler leur curiosité intellectuelle en visitant le Salamanca Arts Center et le Tasmanian Museum and Art Gallery. Le premier, situé dans le prolongement de la place éponyme, accueille un rassemblement d’artistes et d’organisations à but non-lucratif qui étalent ici leurs créations, des toiles de peinture aux bijoux d’argent. Le second rassemble une collection d’œuvres tasmaniennes et permet d’en apprendre davantage sur l’histoire naturelle de l’île-état, et se documenter sur l’un de ses symboles les plus poignants : le défunt tigre de Tasmanie, ou thylacine, dont le dernier spécimen est décédé en 1936 en captivité au zoo d’Hobart. Devenu une véritable icône, le thylacine représente à la fois la nature sauvage et indomptable de la Tasmanie, et les dégâts irréparables qu’entraînent les erreurs humaines et les mœurs d’époques révolues. D’autres visites culturelles se déroulent en extérieur : tout d’abord, dans les adorables ruelles de Battery Point, voisin immédiat de la place de Salamanca. Il s’agit là de l’un des plus vieux quartiers d’Hobart, et il a su garder son cachet en conservant de nombreux bâtiments historiques et cottages coloniaux (notamment autour d’Arthur’s Circus) qui lui donnent un air de temps jadis et attireront l’attention des amateurs d’architecture. Aujourd’hui devenu un quartier résidentiel très prisé, Battery Point abrite également hébergements, cafés, restaurants et musées. Vous pourrez vous plonger plus avant dans l’atmosphère du 19ème siècle en visitant le petit Narryna Heritage Museum, qui illustre ce qu’était la demeure d’un marchand de cette époque. Plus grand, le Maritime Museum of Tasmania vous renseignera sur l’industrie des baleiniers, l’export des produits tasmaniens vers le continent, les naufrages historiques de cette côte inhospitalière ou encore les embarcations traditionnelles des aborigènes, premiers habitants de l’île. 

 

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A une vingtaine de minutes de marche du centre-ville, les jardins botaniques d’Hobart sont un autre lieu propice à la promenade dans un cadre paisible et verdoyant. Au-delà des habituels jardins japonais, étangs de nénuphars et champs de cactus, les Royal Tasmanian Botanical Gardens font preuve d’originalité en accueillant également une serre spécialement consacrée à la végétation subantarctique. Unique au monde, cette collection de plantes endémiques à l’une des régions les plus extrêmes de la planète a été patiemment constituée à partir d’échantillons ramenés par des scientifiques en mission sur Macquarie Island. Listée au patrimoine mondial de l’UNESCO, cette petite île située à mi-chemin entre la Nouvelle-Zélande et l’Antarctique est un territoire australien, et fait administrativement partie de la Tasmanie – bien qu’elle se situe à 1500 km plus loin en direction du sud-est ! Pour mettre en valeur cet environnement inattendu, à la fois lointain et fièrement revendiqué, un système audio a été installé dans la serre des jardins, et ses hauts parleurs transmettent les sons de Macquarie : le vent, la pluie, les cris des phoques, des pingouins et des oiseaux. Ambiance.

 

Si Macquarie est une destination inatteignable au touriste lambda, une autre île appelle à la découverte à moins de 2H de route d’Hobart : Bruny Island offre un interlude week-end idéal depuis la capitale. Accessible par un simple ferry véhiculaire au départ de la petite bourgade de Kettering, 38 km au sud d’Hobart, Bruny se compose de deux « îles » reliées par un isthme étroit. Sur l’île nord, pâtures et produits du terroir, sur l’île sud un parc national, South Bruny, qui révèle des côtes déchiquetées, des colonnades de basalte en guise de falaises, des plages aux eaux limpides avec vue sur le « continent » bleuté, la Tasmanie et ses montagnes parfois enneigées, même au cœur de l’été. Un environnement verdoyant battu par les vents, et lui aussi bien-aimé des pingouins, qui viennent nicher dans les collines de sable de l’isthme, « the Neck », où leurs multiples terriers donnent aux dunes une consistance de gruyère.

 

De sites naturels en cafés branchés, en conjugant climat météorologique capricieux et climat social jovial, Hobart a su atteindre un équilibre rare entre champêtre et citadin, urbain et rural. Ici souffle un vent de fraîcheur - venez en profiter !

 

Cette sensation de petitesse et d’isolation est accentuée par le vaste Southern Ocean, dans lequel se jette la Derwent. Par-delà cette immensité bleue, il n’y a plus d’autre terre que les étendues glacées de l’Antarctique. En ces conditions, il n’est pas étonnant qu’Hobart, grande ville la plus au sud d’Australie, compose avec un climat océanique, changeant et froid. Même au cœur de l’été tasmanien, le fond de l’air est frais (température moyenne : 21°C), et Hobart ne connait presque jamais les vagues de canicule qui accablent le continent australien. Les averses sont régulières tout le long de l’année, et le vent qui souffle souvent sur la cité entraîne des journées d’alternance où pluie et soleil se succèdent au coude à coude. Pour toutes ces raisons, de paysage comme de climat, il plane sur Hobart comme un parfum de Nouvelle-Zélande : ici, les étendues arides et rougeoyantes de l’outback australien semblent bien loin.

 

 

Le centre-ville s’articule autour de l’artère commerciale et piétonne d’Elizabeth Street, enjolivée de quelques drapeaux pendus aux rangées de lampadaires, et par des panneaux d’apparence « Tim Burtonesque » qui indiquent le nom des rues et les directions. Boutiques et cafés brassent une foule permanente tout au long de la journée, et il fait bon s’arrêter sur un banc à l’ombre d’un arbre pour regarder les passants en sirotant une boisson chaude. Cependant cette activité bourdonnante est avant tout diurne : passé 17H, Hobart quitte brutalement ses faux airs de métropole pour se rappeler à sa nature de ville de campagne, et les rues deviennent rapidement désertes. Pour retrouver de l’animation, et un endroit où dîner, il faudra quitter le centre : le long des quais de Constitution Dock et Victoria Dock, poissons et fruits de mer sont servis à toutes les sauces et pour toutes les bourses, depuis le fish'n'chips flottant où passer commande à emporter au restaurant le Drunken Admiral (« l’amiral éméché » !) richement décoré dans l’esprit pirate. Un peu plus excentré, le quartier de North Hobart aligne dans son avenue principale des restaurants de toutes nationalités, de l’indien au thaïlandais en passant par l’italien.

Le plus haut lieu d’activité d’Hobart demeure cependant Salamanca Place : ici, les bistros ne manquent jamais de monde ni d’ambiance, avec leurs tables et parasols en terrasse sur le trottoir pavé, et leurs salles nichées dans l’intérieur vieillot et chaleureux de basses bâtisses de briques construites au 19ème siècle. Le samedi matin, Salamanca Place accueille également le marché le plus populaire de l’état, et une foule permanente se faufile entre des étals qui regorgent de nourriture et d’artisanat : ici, on vend du fromage de Bruny Island, des gâteaux faits maison, du miel tasmanien, des tirages photographiques, des chaussettes de laine, des sélections de thé, des bagues de bois, des livres d’occasion, des vêtements tout styles confondus ; on recycle cuillères et fourchettes en mobiles mélodieux et d’anciennes plaques d’immatriculation sont transformées en couvertures d’albums photo. La créativité déployée, à l’image de l’étendue du choix, est sans limites.



19/11/2015
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